Mayotte n’a pas le temps de souffler. Alors que l’archipel peine encore à se remettre du passage dévastateur du cyclone Chido il y a moins d’un mois, un nouveau danger se profile à l’horizon. Baptisé Dikeledi, ce cyclone tropical menace directement le 101ème département français, actuellement en alerte rouge.
Mayotte en état d’alerte
Face à l’imminence de la menace, les autorités ont déclenché le niveau d’alerte maximal à Mayotte à partir de 22h ce samedi. La préfecture a averti la population d’une « dégradation significative des conditions météorologiques » dans les prochaines heures et appelle à la plus grande vigilance.
Selon les dernières prévisions de Météo-France, le cyclone Dikeledi devrait frôler Mayotte, apportant avec lui de « très fortes pluies pouvant générer des inondations ». Bien qu’un affaiblissement de son intensité soit attendu dans la nuit, Dikeledi restera au stade de forte tempête tropicale lors de son passage au large de l’île.
L’ombre de Chido
Il y a à peine un mois, le cyclone Chido a durement frappé Mayotte, causant les dégâts les plus importants dans l’archipel depuis 90 ans. Bilan : au moins 39 morts, plus de 5 600 blessés et d’innombrables habitations détruites dans ce territoire déjà marqué par une grande pauvreté. Une catastrophe dont les stigmates sont encore bien visibles alors que se profile une nouvelle épreuve.
« Compte tenu de la fragilité du territoire suite au passage de Chido, le préfet en appelle donc à l’extrême vigilance de toute la population », a mis en garde la préfecture.
Mobilisation des autorités
Face à l’urgence de la situation, le gouvernement se mobilise. Une cellule interministérielle de crise s’est réunie ce samedi matin à Paris. Le ministre des Outre-mer Manuel Valls assure que « rien n’est laissé au hasard » et que des renforts sont déjà sur place :
- 700 membres de la Sécurité civile mobilisés
- Messages d’alerte diffusés à la radio et à la télévision en français et en langues locales
- Utilisation du relais religieux lors des prières du vendredi
- Information relayée sur les réseaux sociaux
Vendredi, les Mahorais ont commencé à anticiper la menace en faisant des provisions, comme en témoignent les longues files d’attente observées devant les stations-service et les magasins.
Réchauffement climatique en question
Si les cyclones sont un phénomène habituel dans l’océan Indien entre novembre et mars, leur intensité semble s’accentuer. Selon les experts, le réchauffement des eaux de surface, qui atteignent actuellement autour de 30°C dans la zone, fournirait plus d’énergie à ces tempêtes. Un constat également observé cet automne dans l’Atlantique nord et le Pacifique.
Alors que Mayotte se prépare au pire, c’est toute la question de l’impact du changement climatique sur la fréquence et la violence des catastrophes naturelles qui est posée. Un défi planétaire dont ce petit bout de France au milieu de l’océan Indien est malheureusement devenu un symbole ces dernières semaines.
Dans les prochaines heures, tous les regards seront tournés vers Mayotte, en espérant que l’archipel sera épargné par le pire. Mais au-delà de l’urgence immédiate, c’est un véritable plan de reconstruction et de résilience qui devra être mis en œuvre pour permettre à ce territoire et à ses habitants de se relever durablement de ces épreuves à répétition.
