Les amateurs de ski alpin devront faire sans Mathieu Faivre ce week-end à Val d’Isère. Le champion du monde en titre de slalom géant a en effet annoncé son forfait pour l’épreuve savoyarde prévue samedi sur la mythique Face de Bellevarde. Une décision surprenante de la part du skieur de 32 ans, qui traverse actuellement une passe difficile.
Un début de saison compliqué pour Faivre
Mathieu Faivre n’a pas réussi à trouver son rythme lors des deux premières courses de la saison de Coupe du monde. À Sölden fin octobre, il n’avait pas réussi à se qualifier pour la seconde manche. Le scénario s’est répété dimanche dernier à Beaver Creek, où le Français, parti avec le dossard 57, a terminé à une décevante 47e place de la première manche. Des performances en deçà des attentes pour celui qui avait décroché l’or mondial en géant en 2021, avant de glaner le bronze olympique l’hiver dernier à Pékin.
Pour faire court : je ne me suis pas amusé sur les skis depuis longtemps et la décision compréhensible a été prise de ne pas me laisser courir à Val d’Isère
Mathieu Faivre sur ses réseaux sociaux
Le poids des attentes
Depuis son titre de champion du monde en 2021 et sa médaille de bronze aux Jeux de Pékin, Mathieu Faivre doit gérer un nouveau statut et des attentes plus élevées. Un costume pas toujours facile à porter, surtout lorsque les résultats ne suivent pas. Le skieur niçois s’est confié sur ses doutes avant le début de saison :
Il y a eu des moments où on se demande pourquoi on continue à faire ça. Ai-je encore envie ? Est-ce que ça vaut la peine ?
Mathieu Faivre
Des questionnements légitimes pour un athlète de haut niveau confronté à des périodes creuses. Mais Faivre assure ne pas être du genre à baisser les bras : « Je ne suis pas du genre à abandonner facilement, bien au contraire. Je cherche à trouver des solutions, à comprendre pourquoi ça ne marche pas. En tout cas tout faire pour ne pas avoir de regrets. »
Le spectre des blessures
Il faut dire que le Français a dû composer avec son lot de blessures ces dernières années, dont une fracture de la clavicule début 2024 qui avait mis un terme prématuré à sa saison. De quoi instiller le doute dans l’esprit d’un skieur qui avait pourtant réussi à revenir au plus haut niveau après chaque coup dur.
Et si le manque de résultats venait à perdurer, il n’est pas impossible que Faivre se pose la question d’une éventuelle retraite sportive. À 32 ans, le Niçois fait partie des skieurs les plus âgés du circuit. Mais avec 2 victoires de Coupe du monde et 7 podiums au compteur, Faivre a encore de belles pages à écrire en Coupe du monde.
Un forfait pour mieux rebondir ?
Plutôt que de s’obstiner, Mathieu Faivre a préféré jeter l’éponge pour Val d’Isère, une piste qui lui réussit bien pourtant puisqu’il s’y était imposé en 2016. L’occasion pour lui de prendre du recul et de travailler pour retrouver de meilleures sensations sur les skis.
Nul doute que le champion du monde aura à cœur de montrer un autre visage lors des prochaines échéances, à commencer par le géant d’Alta Badia le 18 décembre prochain. D’ici là, Faivre aura l’occasion de s’entraîner loin des projecteurs et de la pression du haut niveau.
Une opportunité pour la relève française
L’absence de Mathieu Faivre à Val d’Isère va offrir une chance à certains jeunes skieurs français de se montrer. Parmi eux, le prometteur Léo Anguenot, 23 ans, qui effectue ses premiers pas en Coupe du monde cette saison. Il a terminé 29e du dernier géant de Beaver Creek, un résultat encourageant sur lequel il tentera de s’appuyer samedi.
Du côté des ténors tricolores, Alexis Pinturault sera très attendu. Le skieur de Courchevel, 5e à Beaver Creek, espère renouer avec le podium sur une piste qu’il connaît par cœur. Il devra pour cela batailler face à la nouvelle génération emmenée par le Suisse Marco Odermatt, impressionnant vainqueur du géant de Beaver Creek dimanche dernier.
Une chose est sûre, malgré l’absence de Mathieu Faivre, le spectacle et le suspense devraient une nouvelle fois être au rendez-vous sur la Face de Bellevarde samedi. Avec l’espoir de voir les Bleus briller à domicile et lancer idéalement une saison qui s’annonce palpitante.