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Mathématiques : la France à la traîne dans l’UE

La France à la traîne en maths malgré les réformes. Une étude révèle des résultats préoccupants et de fortes inégalités. Que nous réserve l'avenir ?

En dépit des diverses réformes mises en place au cours des dernières années, la France ne parvient toujours pas à redresser le niveau de ses élèves en mathématiques. Une récente étude internationale vient une nouvelle fois tirer la sonnette d’alarme sur les piètres performances françaises dans cette matière clé.

Les élèves de CM1 et 4ème en grande difficulté

L’enquête TIMSS 2023, réalisée par l’Association internationale pour l’évaluation de la réussite éducative (IEA), a évalué les compétences de dizaines de milliers d’enfants en CM1 et 4ème dans 22 pays de l’Union Européenne. Et le constat est sans appel pour la France qui stagne en bas du classement :

  • En CM1, les élèves français obtiennent un score de 484 points en maths, loin derrière la moyenne européenne située à 524.
  • En sciences, même punition avec seulement 488 points contre 518 en moyenne dans l’UE.
  • Au sein de l’OCDE, seul le Chili fait pire que la France. Un triste record déjà observé lors de l’édition 2019 de l’étude.

Si le ministère de l’Éducation nationale tente de relativiser en mettant en avant la stabilité des résultats dans un contexte de crise sanitaire, difficile de se satisfaire d’une telle contre-performance. D’autant que de profondes inégalités se font jour à l’analyse des données.

De fortes disparités sociales et de genre

Premier constat alarmant : la France se révèle être l’un des pays les plus inégalitaires socialement en mathématiques parmi les nations étudiées. L’écart de niveau entre élèves très favorisés et très défavorisés y est particulièrement marqué dès le CM1.

« La France fait partie des pays de l’UE et OCDE les plus inégalitaires socialement en maths en CM1, avec un grand écart entre élèves très favorisés et très défavorisés. »

Extrait de l’étude TIMSS 2023

Autre signal préoccupant : les inégalités entre filles et garçons se sont creusées de façon spectaculaire en l’espace de quatre ans. Alors qu’en 2019, l’écart en maths était de 13 points en faveur des garçons en CM1, il bondit à 23 points en 2023 ! Le plus important de toute l’UE. En sciences, le différentiel, auparavant non significatif, atteint désormais 8 points.

« Nous avons à travailler sur la façon dont les filles se représentent les mathématiques. »

Un responsable du ministère de l’Éducation cité anonymement

Une problématique possiblement liée au poids des stéréotypes qui, très tôt, influe sur les résultats des filles dans cette discipline comme l’avait déjà mis en lumière une étude de l’Institut des politiques publiques en début d’année.

Au collège, des résultats guère plus reluisants

Malheureusement, le constat ne s’améliore pas avec l’entrée dans le secondaire. En quatrième, avant-dernière année du collège, les jeunes Français demeurent en effet sous la moyenne de l’UE et de l’OCDE en mathématiques.

Dans cette tranche d’âge, seul le Portugal affiche des performances légèrement inférieures au sein de l’Union. Hors UE, le Chili reste le seul pays de l’OCDE derrière l’Hexagone.

Même topo en sciences, où les collégiens français affichent là encore un niveau inférieur à la moyenne internationale. Un bilan affligeant qui interroge sur l’efficacité des politiques éducatives menées et laisse augurer de grandes difficultés pour l’avenir.

L’urgence d’une réaction forte

Face à ce terrible diagnostic, il y a urgence à agir pour relever le niveau des élèves français et gommer les inégalités criantes qui minent leurs chances de réussite.

Au-delà des réformes structurelles, un véritable changement de paradigme semble nécessaire pour redonner du sens et de l’attractivité aux apprentissages mathématiques et scientifiques. Renforcement de la formation des enseignants, adaptation des approches pédagogiques, lutte contre les stéréotypes de genre : les chantiers sont nombreux.

Car sans une mobilisation générale, c’est bien l’avenir de toute une génération qui risque d’être durablement hypothéqué. L’école de la République saura-t-elle relever cet immense défi ? L’heure des choix a sonné.

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