La guerre civile qui déchire le Soudan depuis avril 2023 vient de connaître un nouveau drame. D’après le ministère soudanais des Affaires étrangères, les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) seraient responsables de la mort de 120 civils en seulement deux jours dans l’État d’Al-Jazira, au centre du pays. Un nouveau massacre qui illustre la violence extrême de ce conflit.
Un siège meurtrier imposé par les FSR
Selon un communiqué du ministère, les FSR, qualifiées de “milice Janjawid”, auraient assiégé pendant deux semaines la ville d’Al-Hilaliya. Les civils auraient été tués par balles, empoisonnement alimentaire ou encore par manque de soins. Le Syndicat des médecins soudanais affirme que les miliciens ont pillé et volé les habitants, les détenant dans des mosquées et exigeant de fortes sommes pour les laisser partir, ce qui était impossible pour la plupart après ces pillages massifs.
Une défection ayant intensifié les violences
Ces attaques contre les civils dans l’État d’Al-Jazira, sous contrôle de l’armée régulière, se seraient intensifiées suite à la défection d’un important commandant des FSR ayant rejoint l’armée. Le mois dernier, au moins 200 personnes avaient déjà été tuées dans cette région selon les autorités et les médecins. L’ONU fait état de 135 000 déplacés.
Un conflit sanglant aux lourdes conséquences humanitaires
Depuis son déclenchement à la mi-avril, la guerre entre l’armée régulière du général Abdel Fattah al-Burhane et les paramilitaires des FSR de Mohamed Hamdane Daglo a fait des dizaines de milliers de morts. Plus de 11 millions de Soudanais ont été déplacés, dont 3,1 millions réfugiés hors des frontières selon l’OIM. Ce conflit a provoqué l’une des pires crises humanitaires de l’histoire récente.
Les deux camps sont accusés de crimes de guerre, de cibler les civils et de bloquer l’aide humanitaire.
Sources onusiennes
Ce nouveau massacre de civils vient rappeler l’urgence de trouver une issue à ce conflit qui n’épargne pas les populations. La communauté internationale peine à faire pression pour un cessez-le-feu et l’acheminement de l’aide. Pendant ce temps, les Soudanais continuent de subir les atrocités d’une guerre sans merci.
- Exactions confirmées par l’ONU
- Impossibilité d’acheminer l’aide humanitaire
- Appels à un cessez-le-feu immédiat
Le bilan humain ne cesse de s’alourdir et les perspectives de paix semblent encore lointaines. La crise soudanaise est plus que jamais une tragédie pour les civils pris au piège des combats. La priorité est de protéger les populations et de permettre l’acheminement de l’aide d’urgence. Mais au vu des exactions commises par les différentes forces en présence, le chemin vers la paix risque d’être encore long et douloureux pour le peuple soudanais.