C’est un véritable miracle diplomatique qui vient de se produire pour Mary Jane Veloso, une mère de famille philippine de 39 ans, condamnée à mort en Indonésie pour trafic de drogue. Arrêtée en 2010 à l’aéroport de Jakarta avec 2,6 kilos d’héroïne dans ses valises, elle clamait son innocence, affirmant avoir été piégée par un réseau criminel. Malgré la mobilisation de son pays pour la sauver, son exécution semblait inéluctable. Mais contre toute attente, un accord de dernière minute entre les gouvernements philippin et indonésien vient de lui éviter le peloton.
Un sursis inespéré obtenu in extremis
Alors que plus rien ne semblait pouvoir épargner Mary Jane Veloso de la peine capitale, les autorités philippines ont réussi l’exploit d’arracher un sursis à l’Indonésie. Selon des sources proches du dossier, c’est l’arrestation d’une suspecte aux Philippines, soupçonnée d’avoir recruté Mary Jane pour servir de « mule », qui a été décisive. Inculpée pour trafic d’êtres humains, ses révélations auraient convaincu Jakarta d’accorder un répit à la condamnée afin de pouvoir l’entendre dans cette nouvelle procédure.
Scènes poignantes à l’aéroport
C’est lors d’une cérémonie chargée en émotions que Mary Jane Veloso a été remise par les autorités indonésiennes à des représentants de son pays à l’aéroport de Jakarta. En larmes après un appel vidéo avec ses enfants et ses parents, elle a néanmoins tenu à entonner l’hymne indonésien en guise d’adieu. « L’Indonésie est ma seconde famille » a-t-elle déclaré, partagée entre « joie et tristesse », avant d’appeler à prier pour elle car « je dois être forte ».
L’Indonésie, l’une des législations les plus sévères au monde
Ce dénouement extraordinaire met en lumière la rigueur extrême des lois antidrogue indonésiennes. Le pays compterait plus de 530 condamnés à mort dont 96 étrangers, selon l’association Kontras. Parmi eux, le Français Serge Atlaoui, 60 ans, pour qui Paris aurait aussi demandé le rapatriement. Le cauchemar prend fin pour Mary Jane Veloso mais beaucoup d’autres attendent encore dans les couloirs de la mort.
C’est un miracle parce que, honnêtement, même maintenant, cela ressemble toujours à un rêve. Chaque matin, quand je me réveille, je pense à mes aspirations, pour lesquelles je n’ai jamais eu de certitude.
Mary Jane Veloso, depuis sa prison pour femmes de Yogyakarta vendredi dernier