Alors que se profilent les Jeux Olympiques d’hiver 2030, les tractations vont bon train en coulisses pour déterminer qui en prendra les rênes. Et un scénario se précise de plus en plus : celui de Martin Fourcade, quintuple champion olympique de biathlon, à la tête du comité d’organisation, épaulé dans un premier temps par l’ex-Premier ministre Michel Barnier.
Un tandem Fourcade-Barnier qui se dessine
D’après des sources proches des négociations, les contours de la gouvernance d’Alpes 2030 commencent enfin à se dessiner après une réunion de concertation mardi à Matignon. Si rien n’est encore officiellement acté, le scénario privilégié verrait bien Martin Fourcade, véritable « Tony Estanguet des montagnes » selon les mots d’Emmanuel Macron, prendre les commandes. Et ce, avec l’appui de Michel Barnier dans les premiers mois.
L’ancien Premier ministre pourrait ainsi avoir « une mission temporaire et bénévole pour accompagner le lancement du comité d’organisation, et aider ainsi Martin Fourcade dans cette tâche », précise une source. Un rôle de « représentant du CIO » dans une « mission de préfiguration » selon une autre.
Wauquiez, le grand perdant ?
Si ce scénario se confirme, il signerait la défaite de Laurent Wauquiez dans son bras de fer contre la désignation de Martin Fourcade. L’ex-président de la région Auvergne-Rhône-Alpes lui préférait Vincent Jay, autre champion olympique de biathlon. Mais selon une source politique, Wauquiez craignait surtout avec Fourcade de « perdre la main sur les JO » face à un « candidat trop indépendant ».
Le CIO s’impatiente
Cette avancée permet en tout cas de rassurer le Comité International Olympique, qui commençait à trouver le temps long. Si son président Thomas Bach se disait début décembre « pas inquiet », il aurait fait passer un message d’une autre teneur quelques jours plus tard, pressant le gouvernement d’agir. « À 5 ans des Jeux, il y a une certaine urgence à ce que le COJO soit créé et fonctionnel », appuyait aussi récemment David Lappartient, président du CNOSF.
Des inquiétudes sur le budget
Mais au-delà de la gouvernance, c’est aussi le volet financier qui semble préoccuper les autorités. La garantie de l’État de 500 millions d’euros pour les JO, censée être votée dans le budget, est en suspens depuis la censure du gouvernement. Selon des informations de presse, un rapport de l’Inspection des finances au printemps évoquait déjà un risque de déséquilibre de 900 millions. Et la direction du Trésor pointerait que les organisateurs « ne semblent pas en prioriser la maîtrise financière ».
Face à ces inquiétudes, le dernier Premier ministre en date Michel Barnier aurait même saisi l’Inspection des finances la veille de son départ, avec pour mission de faire redescendre la facture sous les 2 milliards d’euros. De quoi ajouter une pression supplémentaire sur les épaules du duo Fourcade-Barnier, s’il est bien confirmé.
Les prochaines étapes
Alors que la désignation officielle du dirigeant du COJO était attendue d’ici fin janvier, ce processus a finalement été décalé « vers la fin janvier » selon une source proche des discussions. Le temps de laisser le nouveau tandem prendre ses marques et d’affiner sa feuille de route, sur fond de pression budgétaire.
Une chose est sûre : les prochains mois seront décisifs pour poser les fondations de ces JO 2030 « Made in France ». Avec l’espoir qu’ils brillent sportivement comme économiquement. Le compte à rebours est lancé.