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Marseille : Un Chef De Réseau Condamné à 11 Ans De Prison

Ahcène Mabrouk, surnommé "DSK" ou "Le Gros", a été condamné à 11 ans de prison pour son rôle de chef d'un important réseau de stupéfiants à Marseille. Extradé de Colombie en avril, il conteste les accusations mais les preuves sont accablantes. Retour sur une affaire emblématique du narcobanditisme marseillais...

Le tribunal correctionnel de Marseille a rendu son verdict dans une affaire emblématique du narcobanditisme qui gangrène certains quartiers de la cité phocéenne. Ahcène Mabrouk, un Marseillais de 36 ans soupçonné d’avoir dirigé un important réseau de stupéfiants, a été condamné jeudi 20 juin à 11 ans de prison et 100 000 euros d’amende.

Extradé de Colombie pour être jugé à Marseille

Avant de comparaître devant la justice française, Ahcène Mabrouk a connu un long périple judiciaire. Interpellé en octobre 2021 en Colombie sur la base d’une notice rouge d’Interpol, il a attendu son extradition pendant 3 ans dans “la prison la plus dangereuse de Bogota”, selon ses dires à l’audience. Ce n’est qu’à la mi-avril qu’il a finalement été remis aux autorités françaises.

Un réseau très lucratif implanté dans les quartiers nord

D’après l’enquête, Ahcène Mabrouk, surnommé “DSK” ou “Le Gros” par son entourage criminel, aurait dirigé en 2018 et 2019 un des plus gros réseaux de stupéfiants des quartiers nord de Marseille, notamment dans la cité de la Busserine. Un trafic très rémunérateur, puisque le seul point de vente dit de “La Pelouse” aurait rapporté près de 10 000 euros par jour en écoulant plusieurs dizaines de kilos de cannabis et de cocaïne chaque mois.

Ahcène Mabrouk est DSK, il est Le Gros et donc il est le grand gérant du trafic de la Busserine.

La procureure Marion Luna

Des preuves accablantes malgré les dénégations

Bien qu’Ahcène Mabrouk ait réfuté à l’audience les surnoms de “DSK” et “Le Gros” ainsi que son rôle dirigeant, les enquêteurs ont réuni de nombreux éléments pour étayer leur accusation. L’analyse de téléphones cryptés et la géolocalisation ont permis de le placer “en haut de la pyramide”, tandis que les témoignages de plusieurs co-prévenus l’ont identifié comme le “grand gérant” du trafic.

Un de ses amis d’enfance avait même clairement indiqué aux enquêteurs : “Vous me demandez qui est DSK. C’est Monsieur Ahcène”. Des déclarations accablantes et des preuves matérielles qui ont convaincu le tribunal de sa culpabilité, en dépit de ses dénégations.

En cavale en Amérique du Sud avec 35 000 euros par mois

Lors de son interpellation en Colombie, Ahcène Mabrouk se serait vanté auprès des policiers de gagner 35 000 euros par mois quand il était à la tête de son réseau à Marseille. Des revenus colossaux issus du trafic de stupéfiants qui lui auraient permis de financer une cavale en Amérique du Sud pendant plusieurs mois, avant que le filet judiciaire ne se resserre sur lui.

Mis en examen pour un règlement de comptes mortel

En plus de son procès pour trafic de drogue, Ahcène Mabrouk a également été mis en examen dans une affaire d’assassinat. Il est soupçonné d’être impliqué dans un règlement de comptes commis le 12 mars 2019 dans sa cité de la Busserine, qui avait coûté la vie à une figure du narcobanditisme local. Un meurtre qui serait lié à des rivalités autour du contrôle des trafics de stupéfiants, même si le principal intéressé conteste toute implication.

11 ans de prison requis pour endiguer le narcobanditisme marseillais

Au terme du procès, le parquet avait requis une peine de 10 ans de prison et 100 000 euros d’amende à l’encontre d’Ahcène Mabrouk, qualifié de “grand gérant du trafic de la Busserine”. Le tribunal est allé au-delà en le condamnant à 11 ans de réclusion, envoyant un signal fort dans la lutte contre le narcobanditisme qui fait des ravages à Marseille.

Une décision saluée par les enquêteurs et les autorités, qui y voient un coup dur porté aux réseaux criminels et un encouragement dans leur combat quotidien pour endiguer les trafics. Reste à savoir si ce verdict aura un impact durable dans les quartiers gangrenés par les trafics de drogue. L’avenir le dira…

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