C’est une découverte qui met en lumière l’ampleur du trafic de drogue qui gangrène certains quartiers de Marseille. Ce mardi, les policiers de la Brigade Anti-Criminalité (BAC) Nord ont mis la main sur plus de 7 kilos de cannabis lors d’une intervention choc dans un appartement de la cité Campagne-Lévêque, haut lieu du deal dans les quartiers nord de la ville.
Un appartement nourrice dans le viseur de la BAC
Tout commence lorsque les « baqueux », accompagnés de chiens spécialisés dans la détection des stupéfiants, repèrent un logement suspect dans cette cité connue pour abriter de nombreux points de vente de drogue. Rapidement, la porte de l’appartement, pourtant solidement verrouillée, cède sous les coups de boutoir des policiers.
À l’intérieur, c’est un véritable jackpot que découvrent les forces de l’ordre : 2,5 kilos d’herbe et 5,3 kilos de résine de cannabis, soigneusement conditionnés. Le tout pour une valeur marchande de plusieurs dizaines de milliers d’euros sur le marché illicite.
Campagne-Lévêque, épicentre du trafic
Cette saisie record intervient au cœur de la cité Campagne-Lévêque, tristement célèbre pour être l’un des principaux points de deal des quartiers nord de Marseille. Véritable plaque tournante du trafic de stupéfiants, ce grand ensemble est régulièrement le théâtre d’interventions musclées des forces de l’ordre.
Ironie du sort, cette nouvelle prise intervient au lendemain d’une autre saisie importante dans la cité, où près d’1,4 kilo de cannabis avait déjà été intercepté par les policiers. Preuve, s’il en fallait une, que malgré les efforts répétés des autorités, le trafic continue de prospérer.
On a l’impression que plus on intercepte de drogue, plus les stocks se reconstituent.
– Un policier de la BAC Nord
La BAC sur tous les fronts
Face à l’hydre du trafic de drogue, la BAC Nord est en première ligne. Ces policiers d’élite, rompus aux interventions en milieu hostile, multiplient les opérations coup de poing pour tenter d’enrayer la spirale infernale du deal.
Mais leur tâche est immense. Car derrière chaque porte défoncée, chaque kilo de drogue saisi, se cache une organisation criminelle tentaculaire, qui a fait du trafic de stupéfiants son fonds de commerce. Un combat de tous les instants pour ces policiers qui risquent leur vie au quotidien.
L’éternel recommencement
Malgré ce nouveau coup de filet, personne ne se fait d’illusions : d’autres appartements nourrices ont déjà pris le relais, d’autres remises en circulation de la drogue sont déjà à l’œuvre. C’est le jeu pervers du trafic, qui renaît toujours de ses cendres.
Pourtant, policiers, magistrats et habitants des cités ne baissent pas les bras. Car chaque bataille gagnée, même éphémère, est une victoire contre ce fléau qui empoisonne la vie de milliers de Marseillais. Un combat de longue haleine, où chaque sortie de la BAC est un pari sur l’avenir.
En attendant, dans les rues de Campagne-Lévêque, la vie reprend son cours, avec son lot de guetteurs, ses odeurs de cannabis qui flottent au pied des immeubles, et la sourde angoisse des familles prises en étau. Jusqu’à la prochaine descente, jusqu’au prochain coup de filet. Dans l’éternel recommencement d’une guerre dont Marseille ne parvient pas à se défaire.
