Marseille est à nouveau sous le choc. En l’espace de seulement 3 jours, deux meurtres d’une rare sauvagerie ont endeuillé la cité phocéenne, déjà minée par une criminalité galopante. Derrière ces crimes sordides, de très jeunes tueurs agissant pour le compte de réseaux criminels rivaux qui se livrent une guerre sans merci pour le contrôle du trafic de drogue. Un nouveau palier franchi dans la spirale de violence qui gangrène les quartiers nord de la ville.
Un adolescent de 15 ans poignardé et brûlé vif
Mercredi 2 octobre, un corps calciné est découvert dans le 3ème arrondissement. Abattu par balles puis incendié, la victime est un adolescent âgé de seulement 15 ans. Les circonstances du meurtre et le jeune âge de la victime suscitent l’effroi.
On n’avait jamais vu une telle sauvagerie, même à Marseille. Qu’est-ce qui peut pousser à massacrer un gamin de cette façon ?
– Un policier sous le choc
Selon les premiers éléments de l’enquête, cet assassinat ultraviolent serait un règlement de comptes sur fond de rivalité entre la « DZ Mafia », gang composé de jeunes d’origine algérienne, et une bande de dealers issue de la communauté africaine, surnommée le « clan des Blacks ».
Un chauffeur VTC innocent abattu par un tueur de 14 ans
Vendredi, à peine 48 heures après ce premier meurtre, c’est un chauffeur VTC de 36 ans, Nassim Ramdane, qui est froidement exécuté par un tueur à gages âgé de seulement 14 ans. Père de famille sans histoires, la victime aurait commis l’erreur de refuser de prendre en charge le jeune criminel, mécontent de sa course.
L’enquête révèle que cet assassinat a été directement commandité depuis sa cellule par un membre de la DZ Mafia, incarcéré à la prison des Baumettes. Une vengeance probable après le meurtre deux jours plus tôt du jeune de 15 ans, imputé au clan adverse.
Une escalade de violence sans précédent
Ces deux crimes à seulement 3 jours d’écart marquent une nouvelle étape dans la guerre des gangs qui ravage Marseille et n’épargne plus personne. Habitants, élus, forces de l’ordre, tous sont sidérés par la jeunesse des protagonistes et le niveau de cruauté atteint.
Comment en est-on arrivé là ? Des gamins qui s’entretuent, des innocents fauchés, pendant que les commanditaires dirigent leur business sordide depuis leur cellule. On assiste à une perte totale de repères et de valeurs.
– Un élu local
Tandis que la ville panse une nouvelle fois ses plaies, policiers et magistrats tentent de démanteler les réseaux qui utilisent des mineurs pour perpétrer leurs basses œuvres. Mais beaucoup s’interrogent : jusqu’où ira cette folie meurtrière et comment enrayer cette mécanique infernale qui broie des destins toujours plus jeunes ?
Un défi sécuritaire, mais aussi social et éducatif
Au-delà de la réponse policière et judiciaire, c’est un véritable défi social et éducatif qui se pose. Comment empêcher ces jeunes des quartiers en perdition de basculer dans la délinquance ? Quelles perspectives offrir à cette génération sacrifiée, livrée à elle-même et prête à tout pour s’enrichir rapidement, quitte à tuer ou être tuée ?
Des questions douloureuses qui taraudent Marseille et appellent un sursaut collectif de tout premier ordre. Car derrière la chronique sordide des règlements de comptes, c’est l’avenir même de la ville et de sa jeunesse qui est en jeu. Une urgence absolue pour ne pas laisser l’une des plus grandes cités de France sombrer définitivement dans les abysses de la violence.