Le match entre l’OGC Nice et l’Olympique de Marseille a été entaché par un nouvel épisode de la rivalité parfois malsaine entre les deux clubs. Lors de cette rencontre disputée dimanche soir à l’Allianz Riviera, les supporters niçois ont déployé plusieurs banderoles aux messages clairement insultants et provocateurs envers les Marseillais.
La plus violente, brandie par les Ultras Populaire Sud, proclamait : « Le soleil se couche sur la ville de Nice… que la chasse aux rats commence », associant les Marseillais à des nuisibles. D’autres visaient personnellement l’attaquant de l’OM Néal Maupay, ancien joueur de Nice.
Le maire de Marseille monte au créneau
Face à ces débordements, Benoît Payan, le maire de Marseille, a rapidement réagi sur les réseaux sociaux pour fustiger le comportement des supporters azuréens :
Les propos racistes ne sont pas tolérables dans un stade. Je demande à la LFP de ne pas laisser passer.
L’élu marseillais attend donc une réponse ferme et des sanctions de la part des instances qui régissent le football français. Il n’hésite pas à qualifier certains slogans et banderoles de « racistes », soulignant la gravité de tels actes dans une enceinte sportive.
Des chants homophobes interrompent aussi la partie
Malheureusement, les banderoles n’ont pas été les seuls incidents à déplorer lors de ce Nice-OM sous haute tension. A la 24e minute de jeu, l’arbitre a dû brièvement interrompre la rencontre. En cause : des chants jugés homophobes provenant des travées niçoises.
Le speaker du stade a alors dû intervenir pour demander aux supporters locaux de cesser ces chants discriminatoires, sans quoi le match risquait d’être définitivement arrêté. Un nouvel avertissement qui illustre le climat délétère dans lequel s’est déroulée cette soirée.
La LFP et les clubs doivent sévir
Au-delà des incidents de dimanche, c’est tout le football français qui doit s’interroger sur la persistance de tels débordements dans ses stades. Malgré les efforts et les campagnes de sensibilisation, les propos haineux et les provocations continuent de gangrener les tribunes.
La Ligue de Football Professionnel (LFP), en charge de la Ligue 1, se doit de prendre ses responsabilités. Des sanctions disciplinaires exemplaires, visant aussi bien les clubs que les groupes de supporters identifiés, semblent nécessaires pour endiguer ces dérives.
Les équipes concernées ont également un rôle majeur à jouer. Nice et Marseille, conscients de l’antagonisme qui existe entre leurs fans, se doivent de collaborer étroitement avec leurs associations de supporters. L’objectif : identifier et exclure les fauteurs de troubles, tout en promouvant un esprit sportif et respectueux.
Le football, miroir grossissant de la société
Mais ces incidents interrogent plus largement sur l’état de notre société. Les stades de football, par leur dimension populaire et l’effervescence qui y règne, fonctionnent souvent comme un miroir grossissant des tensions et des préjugés qui traversent un pays.
Racisme, homophobie, intolérance… Autant de fléaux qui gangrènent encore trop souvent les tribunes. Malgré les avancées et les prises de conscience, le chemin vers un supportérisme apaisé et bienveillant semble encore long et semé d’embûches.
Un électrochoc nécessaire
Les incidents déplorables qui ont émaillé cette rencontre entre Nice et Marseille doivent servir d’électrochoc. Il est grand temps pour les instances, les clubs, mais aussi les pouvoirs publics, de prendre la mesure du problème et d’agir en conséquence.
Cela passera nécessairement par une tolérance zéro envers les débordements racistes, homophobes ou provocateurs dans les stades. Mais aussi par un vaste travail d’éducation et de prévention auprès des supporters, afin de promouvoir les valeurs positives du sport.
Seule une prise de conscience collective et une action déterminée permettront d’éradiquer ces comportements d’un autre âge. Pour que le football redevienne une fête pour tous, dans un esprit de respect et de fraternité. Le chantier est immense, mais crucial pour l’avenir de notre sport roi.