Ce mardi 8 octobre 2024, les Marseillais ont eu un réveil des plus chaotiques. Pour la deuxième fois en un mois, la cité phocéenne a été frappée par un épisode méditerranéen d’une rare intensité. En seulement une heure, entre 7h et 8h, ce sont 76 mm de pluie qui se sont abattus sur la ville, soit l’équivalent d’un mois entier de précipitations. Les conséquences ont été immédiates et spectaculaires.
Des routes transformées en torrents, des voitures emportées
Sous la force des trombes d’eau, de nombreuses rues se sont rapidement transformées en véritables torrents. Des voitures stationnées ont été déplacées, certaines se retrouvant les unes sur les autres ou encastrées dans du mobilier urbain. L’avenue du Prado, axe majeur de la ville, s’est retrouvée particulièrement touchée, avec des véhicules à moitié submergés.
C’est un véritable cauchemar, on se croirait presque dans un film catastrophe. Les voitures flottaient au milieu de la route, c’était surréaliste.
Témoigne un riverain, encore sous le choc.
Écoles et crèches inondées, transports paralysés
De nombreux établissements scolaires n’ont pas pu ouvrir leurs portes, leurs locaux étant inondés. C’est le cas de plusieurs écoles et crèches du centre-ville qui ont dû garder porte close, laissant de nombreux parents sans solution de garde. Le trafic a également été fortement perturbé, avec plus de 35 km de bouchons enregistrés aux entrées de la ville. Le tramway a dû être interrompu pendant plusieurs heures.
La ville en état d’alerte, les secours mobilisés
Face à cet événement météorologique exceptionnel, la ville de Marseille et le département des Bouches-du-Rhône avaient été placés en vigilance orange “pluie-inondation” jusqu’en milieu d’après-midi. Les autorités ont appelé les habitants à limiter au maximum leurs déplacements et à faire preuve de la plus grande prudence.
Les services de secours sont restés mobilisés toute la journée pour porter assistance aux personnes en difficulté et sécuriser les zones les plus touchées. Un premier bilan fait état de dégâts matériels importants, mais heureusement, aucune victime n’est à déplorer à ce stade.
Un phénomène météorologique de plus en plus fréquent ?
Cet épisode rappelle les graves intempéries qui avaient déjà frappé Marseille le 4 septembre dernier. Selon les experts, ces phénomènes météorologiques extrêmes pourraient devenir de plus en plus fréquents dans les années à venir, notamment en raison du réchauffement climatique.
Il faut s’attendre à ce que ce type d’événement se reproduise plus souvent. Avec le changement climatique, l’atmosphère se réchauffe et peut contenir davantage d’humidité, ce qui favorise les pluies intenses.
Explique un climatologue.
Face à ce constat, la question de l’adaptation des villes à ces phénomènes se pose avec une acuité croissante. Renforcement des réseaux d’évacuation des eaux, création de zones d’expansion des crues, végétalisation… Les pistes sont nombreuses mais nécessiteront d’importants investissements dans les années à venir.
En attendant, les Marseillais vont devoir faire face aux conséquences de ces intempéries exceptionnelles. Nettoyage des rues, remise en état des infrastructures, aide aux sinistrés… Le retour à la normale s’annonce long et difficile pour une ville une nouvelle fois meurtrie par les éléments déchaînés.