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Maroc : une nouvelle dynamique diplomatique avec la France

Après des années à tendre la main à l'Algérie sans succès, Emmanuel Macron opère un virage majeur en misant sur un partenariat renforcé avec le Maroc. Un choix pragmatique guidé par des intérêts convergents sur de nombreux dossiers clés.

Changement de cap pour la diplomatie française au Maghreb. Après avoir multiplié pendant six ans les gestes de bonne volonté envers l’Algérie, Emmanuel Macron semble avoir acté l’échec de cette stratégie. Le président français mise désormais sur un renforcement des liens avec le Maroc, partenaire jugé plus fiable et aligné sur de nombreux dossiers.

Une relation franco-algérienne au point mort

Malgré les efforts répétés d’Emmanuel Macron pour renouer le dialogue et bâtir un partenariat d’égal à égal avec Alger, force est de constater que les résultats ne sont pas au rendez-vous. Les crispations mémorielles liées à la colonisation et à la guerre d’indépendance continuent de parasiter les échanges, sur fond de défiance réciproque.

Cela fait six ans que Macron essaie de tendre la main à l’Algérie et se prend des claques en retour.

Un proche du président français

La récente polémique sur le Sahara occidental et le soutien de Paris au plan d’autonomie marocain n’a fait que confirmer le fossé qui sépare les deux pays. Alger a vivement protesté, convoquant l’ambassadeur français et agitant la menace d’une dégradation des relations bilatérales.

Le Maroc, un partenaire stratégique pour Paris

Dans ce contexte, le rapprochement avec Rabat apparaît comme une évidence. Le Maroc est un allié de longue date de la France, avec qui les liens économiques, sécuritaires et culturels n’ont cessé de se renforcer ces dernières années.

  • Le Maroc est le premier bénéficiaire de l’aide au développement française dans le monde.
  • Plus de 900 entreprises françaises sont implantées au Maroc, générant près de 100 000 emplois directs.
  • Une coopération étroite unit les deux pays dans la lutte anti-terroriste et la gestion des flux migratoires.

Sur le plan diplomatique, Rabat s’est imposé comme un acteur incontournable en Afrique et un interlocuteur écouté sur la scène internationale. Son retour dans le giron de l’Union Africaine et son action de médiation dans plusieurs crises régionales en attestent.

Convergence d’intérêts et vision commune

Au-delà de ces atouts, c’est surtout la convergence de vues entre Paris et Rabat sur de nombreux dossiers qui rapproche les deux capitales. Du Sahel à la Libye en passant par le Proche-Orient, les positions françaises et marocaines sont souvent alignées.

Emmanuel Macron et le roi Mohammed VI partagent aussi une même volonté de tourner la page des ressentiments post-coloniaux pour se projeter vers l’avenir. Là où Alger s’arc-boute sur les blessures du passé, Rabat prône la réconciliation des mémoires et un partenariat décomplexé et tourné vers le futur.

La relation maroco-française est solide, multidimensionnelle et résolument orientée vers l’avenir.

Nasser Bourita, ministre marocain des Affaires étrangères

Le soutien de Paris au plan d’autonomie marocain sur le Sahara s’inscrit dans cette logique partenariale. Pour la France, la proposition marocaine représente une base sérieuse et crédible pour une solution politique négociée sous l’égide de l’ONU. Une position constante réaffirmée par Emmanuel Macron.

Vers un “axe” Paris-Rabat ?

La consolidation des relations franco-marocaines constitue un virage stratégique pour Paris. Longtemps tiraillée entre Alger et Rabat, la France semble avoir tranché en faveur d’un partenariat privilégié avec le royaume chérifien, jugé plus stable et fiable.

Pour autant, il ne s’agit pas d’un alignement inconditionnel ni d’un blanc-seing donné à Rabat. Paris entend garder sa liberté de parole et sa capacité de critique lorsque nécessaire, notamment sur les questions des droits humains et des libertés.

Mais le message est clair : désormais, c’est avec le Maroc que la France veut bâtir une relation bilatérale d’exception, fondée sur la confiance, des intérêts bien compris et une vision partagée. Un “axe” Paris-Rabat en quelque sorte, pour peser sur les dynamiques régionales.

Ce repositionnement n’est pas sans risques ni défis. Il pourrait braquer un peu plus Alger et aviver les tensions entre les deux voisins maghrébins. Il expose aussi la France aux aléas de la vie politique marocaine et aux soubresauts d’un régime certes stable mais qui n’est pas exempt de fragilités.

Emmanuel Macron semble néanmoins prêt à relever le pari, convaincu que l’avenir des relations franco-maghrébines se jouera davantage à Rabat qu’à Alger. Un choix fort et déterminant qui pourrait durablement façonner le paysage diplomatique régional dans les années à venir.

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