Imaginez des milliers de personnes dansant dans les rues sous un ciel illuminé de feux d’artifice. Des ballons rouges qui s’envolent vers les étoiles. Des klaxons qui résonnent comme une symphonie nationale. C’est exactement ce qui s’est passé vendredi soir au Maroc, et la raison est historique.
Une Victoire Diplomatie Longue de Cinquante Ans
Le Conseil de sécurité des Nations Unies vient de marquer un tournant décisif dans le dossier du Sahara occidental. Pour la première fois, l’institution internationale qualifie officiellement le plan d’autonomie proposé par le Maroc comme étant la solution la plus réalisable pour ce territoire disputé depuis un demi-siècle.
Ce vote, adopté par 11 voix pour et 3 abstentions, représente bien plus qu’une simple résolution technique. Il consacre une reconnaissance internationale du projet marocain présenté dès 2007 : une large autonomie sous souveraineté marocaine pour ce vaste territoire désertique aux ressources abondantes.
Rabat Explose de Joie : Scènes d’une Fête Nationale
Dans la capitale, l’ambiance était électrique. Les artères principales se sont transformées en véritables scènes de carnaval patriotique. Des familles entières sont descendues dans la rue, drapeaux à la main, pour célébrer ce qu’elles considèrent comme une victoire définitive.
« On est tellement fiers, c’est notre pays, notre cause »
Sanae, 40 ans, avec ses deux filles
Cette mère de famille, sourire éclatant, incarne parfaitement l’émotion collective. Autour d’elle, les balcons se parent de rouge et de vert. Les smartphones capturent chaque instant. Les automobilistes participent à la fête en klaxonnant sans relâche, créant une cacophonie joyeuse qui résonne dans toute la ville.
Plus qu’une célébration, c’est une communion nationale. Les générations se mélangent : des adolescents aux personnes âgées, tous unis par le même sentiment de fierté retrouvée après des décennies de lutte diplomatique.
Smara : La Fête au Cœur du Territoire Contesté
Même au cœur du Sahara occidental, l’euphorie était palpable. À Smara, ville située dans la partie contrôlée par le Maroc, les habitants n’ont pas attendu pour manifester leur joie. Dès l’annonce du vote, les rues se sont remplies de musique et de couleurs.
Scènes observées à Smara :
- Feux d’artifice tirés immédiatement après le vote
- Tapis marocains déroulés dans les rues pour la fête
- Danses traditionnelles au rythme de musiques folkloriques
- Présence des autorités locales dont le gouverneur
- Diffusion en plein air du discours royal
Ces éléments ne sont pas anodins. Ils témoignent d’une appropriation locale de la décision onusienne. Les habitants de Smara, vivant quotidiennement la réalité du territoire, célèbrent ce qu’ils perçoivent comme une légitimation internationale de leur quotidien.
Le choix de dérouler des tapis marocains dans les rues n’est pas fortuit. C’est un symbole fort d’ancrage culturel et d’identité nationale affirmée, même dans les zones les plus contestées du territoire.
Le Contexte Historique : D’une Colonie à un Conflit Gelé
Pour comprendre l’ampleur de cette célébration, il faut remonter à 1975. Cette année-là, l’Espagne se retire du Sahara occidental, laissant derrière elle un vide politique que le Maroc et la Mauritanie se précipitent pour combler. Le Front Polisario, soutenu par l’Algérie, proclame alors la République arabe sahraouie démocratique.
Pendant seize ans, un conflit armé oppose les parties. En 1991, un cessez-le-feu est signé sous l’égide de l’ONU, qui promet un référendum d’autodétermination. Ce référendum ne verra jamais le jour, bloqué par des divergences sur les listes électorales et les critères de vote.
Depuis, le dossier stagne. L’ONU classe le Sahara occidental comme territoire non autonome, tandis que le Maroc contrôle environ 80% de la surface, incluant les zones économiques les plus riches en phosphates et les côtes poissonneuses.
Le Plan d’Autonomie : Contenu et Portée
Présenté en 2007, le plan marocain propose une solution pragmatique. Il s’agit d’accorder une large autonomie au Sahara occidental tout en maintenant la souveraineté marocaine. Les institutions locales auraient des compétences étendues en matière d’éducation, de santé, d’économie locale et de culture.
| Domaines d’Autonomie | Compétences Proposées |
|---|---|
| Éducation et Culture | Gestion complète des programmes locaux |
| Santé et Services Sociaux | Administration des hôpitaux et politiques sociales |
| Économie Locale | Développement des ressources et investissements |
| Sécurité Intérieure | Police locale sous contrôle régional |
Seules la défense, la politique étrangère et la monnaie resteraient sous contrôle central. Ce modèle s’inspire d’exemples comme les régions autonomes espagnoles ou les Länder allemands, adaptés au contexte saharien.
La Résolution ONU : Un Tournant Diplomatique
Jusqu’à présent, les résolutions du Conseil de sécurité restaient neutres. Elles appelaient simplement à la reprise des négociations entre le Maroc, le Front Polisario, l’Algérie et la Mauritanie pour trouver une solution politique réalisable, durable et mutuellement acceptable.
Cette fois, le texte change radicalement de ton. À l’initiative des États-Unis, qui pilotent le dossier au Conseil, la résolution prend clairement position. Elle désigne le plan marocain comme la voie la plus réalisable, marquant un désaveu implicite des revendications indépendantistes du Polisario.
Le vote s’est déroulé sans opposition formelle : 11 voix pour, 3 abstentions, et l’Algérie qui a refusé de participer. Cette absence de veto, notamment de la part de membres permanents, confère à la résolution une portée particulière.
La Réaction Royale : « Un Changement Historique »
Le roi Mohammed VI n’a pas tardé à réagir. Dans un discours diffusé en plein air à Smara et dans tout le pays, il a qualifié cette décision de changement historique. Ces mots, prononcés avec gravité, résonnent comme la consécration d’une stratégie diplomatique menée depuis plus de quinze ans.
« Le Sahara est marocain et l’est depuis toujours »
Refrain entonné par la foule à Rabat
Ce slogan, repris à l’unisson dans les rues, illustre parfaitement la narrative nationale. Il ne s’agit pas seulement d’une revendication territoriale, mais d’une question d’identité profonde pour des millions de Marocains.
Tanger : La Fête s’Étend au Nord du Royaume
Même dans le nord du pays, à plus de mille kilomètres du Sahara, l’émotion était intacte. À Tanger, les médias locaux diffusaient en direct des cortèges improvisés. Les trompettes traditionnelles accompagnaient les déhanchés collectifs, transformant les places publiques en scènes de liesse populaire.
Cette mobilisation nationale, du détroit de Gibraltar aux portes du désert, démontre l’ampleur de la cause saharienne dans l’imaginaire collectif marocain. Ce n’est pas seulement l’affaire des habitants du sud, mais une question qui touche chaque citoyen.
Les Enjeux Économiques du Territoire
Derrière l’aspect politique, le Sahara occidental représente des enjeux économiques considérables. Les gisements de phosphate de Boucraa sont parmi les plus importants au monde. Les eaux territoriales regorgent de poissons, faisant du port de Dakhla un hub de pêche en pleine expansion.
Le plan d’autonomie propose d’intégrer ces ressources dans un cadre de développement régional. Les investissements marocains dans les infrastructures – routes, hôpitaux, universités – visent à démontrer la viabilité de cette approche.
La reconnaissance internationale du plan pourrait débloquer de nouveaux partenariats. Des entreprises étrangères, jusqu’ici réticentes face à l’incertitude juridique, pourraient être encouragées à investir dans la région.
La Jeunesse Marocaine et l’Héritage de la Cause
Hiba, 15 ans, drapeau à la main dans les rues de Rabat, représente cette nouvelle génération. « Le Maroc s’est battu pendant cinquante ans, c’est une victoire! » lance-t-elle avec fierté. Pour elle et ses camarades, le Sahara n’est pas une abstraction historique, mais une cause vivante transmise par les parents et les enseignants.
Cette transmission intergénérationnelle est cruciale. Elle explique la mobilisation massive observée vendredi soir. Les jeunes, souvent accusés de désintérêt politique, se sont approprié la cause avec une ferveur qui surprend les observateurs.
Les Défis qui Persistent
Malgré l’euphorie, des obstacles subsistent. Le Front Polisario, bien que marginalisé par cette résolution, maintient ses positions. L’Algérie, principal soutien des indépendantistes, a boycotté le vote et pourrait durcir sa posture.
La mise en œuvre concrète de l’autonomie nécessitera des négociations complexes. Comment définir précisément les compétences régionales ? Comment intégrer les populations des camps de Tindouf ? Ces questions pratiques restent en suspens.
Enfin, la communauté internationale devra accompagner ce processus. La nomination d’un nouvel envoyé spécial de l’ONU pour le Sahara occidental sera déterminante dans les mois à venir.
Vers un Nouveau Chapitre Saharien
La résolution du Conseil de sécurité ouvre indéniablement un nouveau chapitre. Elle valide la stratégie marocaine de realpolitik face aux revendications maximalistes. Elle pourrait aussi inciter d’autres pays à reconnaître la marocanité du Sahara, suivant l’exemple des États-Unis en 2020.
Pour les Marocains, vendredi soir restera dans les mémoires comme le jour où l’ONU a enfin reconnu leur vérité. Des ballons rouges dans le ciel de Rabat aux tapis déroulés à Smara, chaque geste, chaque chant, chaque feu d’artifice racontait la même histoire : celle d’une nation qui célèbre non seulement une victoire diplomatique, mais la confirmation de son unité et de son identité.
Le chemin reste long, mais pour la première fois depuis cinquante ans, l’horizon semble dégagé. Le Sahara marocain, selon la formule consacrée, entre dans une nouvelle ère où l’autonomie n’est plus une proposition, mais la voie officiellement reconnue par la communauté internationale.
Le Maroc célèbre une page d’histoire qui s’écrit sous ses yeux
Des rues de Tanger aux déserts de Smara, un même cri : victoire !
Cette célébration nationale transcende les clivages politiques habituels. Elle unit monarchistes et républicains, citadins et ruraux, jeunes et anciens dans une même ferveur patriotique. Le vote de l’ONU, au-delà de sa portée juridique, agit comme un catalyseur d’identité collective.
Dans les mois à venir, les regards seront tournés vers la mise en œuvre pratique de cette autonomie. Comment les institutions locales seront-elles structurées ? Quelles garanties pour les droits des populations ? Autant de questions qui trouveront leurs réponses dans le dialogue et la concertation.
Pour l’instant, le Maroc savoure sa victoire. Des milliers de ballons rouges continuent de s’envoler dans le ciel nocturne. Les klaxons résonnent encore dans les mémoires. Et dans chaque cœur marocain bat le même refrain : le Sahara est marocain, et cette fois, le monde entier semble l’avoir compris.









