En cette rentrée politique, Marion Maréchal n’a pas manqué de faire parler d’elle. L’ancienne députée du Front National, retirée de la vie politique depuis 2017, vient de lancer son propre parti baptisé « Identité et Libertés ». Une initiative qui vise, selon ses propres mots, à « rassembler le camp national ».
Un positionnement à droite toute
Avec ce nouveau mouvement, Marion Maréchal entend bien occuper un espace politique qui lui semble vacant à l’heure actuelle : celui d’une droite décomplexée, identitaire et conservatrice sur les questions de société. Un créneau que le Rassemblement National, en quête de respectabilité, et Les Républicains, tiraillés entre plusieurs lignes, peinent selon elle à incarner pleinement.
« Je veux que le camp national gagne et pour cela il faut une offre qui corresponde idéologiquement et politiquement à ce qu’attendent les Français », a-t-elle déclaré lors de son discours de lancement. Une affirmation qui sonne comme une critique à peine voilée envers les partis de droite existants.
Il manque un parti qui assume clairement une ligne nationale, identitaire, souverainiste sur l’économie, protectrice des libertés.
Marion Maréchal
Les grandes lignes du programme
Si le programme complet d’Identité et Libertés reste encore à définir, Marion Maréchal a d’ores et déjà donné quelques indications sur les grandes orientations de son parti :
- Immigration : réduction drastique des flux migratoires et expulsions systématiques des clandestins et délinquants étrangers.
- Identité : défense de l’identité et du mode de vie français face au multiculturalisme et à l’islamisme.
- Libertés : protection des libertés individuelles face aux excès du “politiquement correct” et de “l’idéologie woke”.
- Souveraineté : patriotisme économique, remise en cause des traités européens et relocalisation industrielle.
Un programme qui marque clairement un tournant identitaire et conservateur, bien loin de la stratégie de “dédiabolisation” initiée par Marine Le Pen ces dernières années. Marion Maréchal assume un positionnement à droite toute, espérant ainsi séduire un électorat en quête de radicalité.
Quelle place dans le paysage politique ?
L’irruption d’Identité et Libertés vient bousculer un paysage politique déjà fragmenté, notamment à droite de l’échiquier. Si certains saluent l’audace et la clarté idéologique du projet, d’autres s’interrogent sur sa viabilité électorale et craignent une dispersion des voix.
De son côté, le Rassemblement National voit d’un mauvais œil l’émergence d’un concurrent direct sur ses terres. Marine Le Pen a rapidement réagi, fustigeant « une aventure personnelle et une division de plus ». Les Républicains, eux, oscillent entre méfiance et main tendue, certains y voyant une concurrence, d’autres un allié potentiel.
Si Marion Maréchal va jusqu’au bout, elle peut bouleverser le rapport de forces à droite. Mais le risque de dispersion est réel.
Un cadre des Républicains
Les prochains défis
Pour s’imposer durablement, Identité et Libertés va devoir relever plusieurs défis. Le premier sera de structurer un véritable parti, au-delà du simple effet d’annonce, en constituant une équipe, des relais locaux et en se dotant d’un appareil militant solide.
L’autre enjeu majeur sera de transformer l’essai médiatique en dynamique électorale. Les prochaines échéances, municipales puis régionales, constitueront un premier test grandeur nature pour mesurer l’impact et l’implantation du parti.
Enfin, Marion Maréchal devra réussir le pari de l’union des droites, en ralliant à sa cause des déçus de LR et du RN sans pour autant apparaître comme une force de division. Un exercice d’équilibriste périlleux.
Une chose est sûre, avec ce retour fracassant sur la scène politique, Marion Maréchal joue gros. En cas de succès, elle peut devenir une figure centrale du paysage politique, en cas d’échec, son avenir politique pourrait être sérieusement compromis. Les prochains mois seront décisifs pour le destin d’Identité et Libertés et de sa fondatrice.
