Alors qu’Emmanuel Macron peine à trouver un nouveau premier ministre après la chute express du gouvernement Barnier, la présidente du groupe RN à l’Assemblée nationale Marine Le Pen maintient la pression. Lors d’un entretien exclusif accordé à un grand quotidien national, elle assume totalement sa stratégie d’avoir voté la motion de censure de la NUPES et se dit même prête à recommencer.
Le RN assume son coup politique
« Je peux tout à fait voter à nouveau une motion de censure » a déclaré sans ambages Marine Le Pen, qui ne regrette absolument pas son choix d’avoir participé au renversement du gouvernement Barnier, pourtant jugé de droite, aux côtés de la gauche radicale. Un coup politique que la patronne des députés RN assume et revendique.
Elle estime d’ailleurs qu’Emmanuel Macron est « le grand responsable de la situation actuelle » et dénonce son allocution post-censure qu’elle juge « dangereuse ». Selon Marine Le Pen, le président de la République ne peut pas « insulter les députés » en qualifiant la majorité de l’Assemblée d’« irresponsable ».
Macron sommé de choisir rapidement un nouveau premier ministre
Forte de sa position de principale opposante, Marine Le Pen presse maintenant Emmanuel Macron de nommer « rapidement » un nouveau chef du gouvernement. Une nomination qui s’annonce très compliquée tant les équilibres politiques sont fragiles à l’Assemblée nationale.
D’après une source proche de l’Élysée, le président de la République aurait déjà reçu plusieurs personnalités politiques dans le cadre de ses consultations post-censure. Parmi les noms qui circulent avec insistance : Gérald Darmanin, Élisabeth Borne ou encore Édouard Philippe.
Les lignes rouges fixées par Marine Le Pen
Mais Marine Le Pen a d’ores et déjà prévenu qu’elle n’accepterait pas n’importe quel premier ministre. Elle a posé plusieurs lignes rouges :
- Pas question de toucher au pouvoir d’achat des Français.
- Les retraites ne doivent pas être réformées.
- L’immigration doit être maîtrisée.
Des exigences plutôt éloignées du programme présidentiel d’Emmanuel Macron. Le bras de fer entre le RN et le chef de l’État s’annonce donc particulièrement tendu dans les prochaines semaines. Les Français retiennent leur souffle en attendant de savoir qui dirigera le prochain gouvernement et si celui-ci parviendra à éviter une nouvelle motion de censure.
La France au bord de la crise politique ?
Pour de nombreux observateurs, le pays n’a jamais semblé aussi proche d’une crise politique majeure depuis le début de la Ve République. Avec une Assemblée nationale morcelée, sans majorité claire, la constitution d’un gouvernement stable relève du casse-tête.
La situation est inédite et explosive. On voit mal comment Emmanuel Macron va pouvoir sortir de cette impasse sans faire de compromis majeurs.
Un politologue
Une chose est sûre, les prochains jours s’annoncent déterminants pour l’avenir politique de la France. Emmanuel Macron joue son va-tout avec ce nouveau gouvernement. En cas d’échec, c’est une dissolution de l’Assemblée qui pourrait se profiler. Avec le risque d’une poussée encore plus forte des extrêmes. Le suspense est à son comble.