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Marine Le Pen Accuse Macron de Manœuvres Administratives Avant les Législatives

Marine Le Pen accuse le camp macroniste de préparer un "coup d'État administratif" en procédant à de nombreuses nominations avant une possible cohabitation. L'Élysée dément et appelle au sang-froid. Un avant-goût des tensions à venir si le RN obtenait la majorité dimanche ?

À quelques jours du second tour des élections législatives, la tension monte entre la majorité présidentielle et le Rassemblement national. Ce mardi, la présidente du groupe RN à l’Assemblée Marine Le Pen a accusé le camp macroniste de préparer un « coup d’État administratif » en procédant à une vague de nominations avant une éventuelle cohabitation. Des rumeurs qui ont suscité une ferme mise au point de l’Élysée.

Le Pen dénonce des nominations précipitées

Selon Marine Le Pen, le président Emmanuel Macron envisagerait de nommer dans la précipitation le directeur général de la police nationale, le directeur de la gendarmerie nationale ainsi que « des dizaines de préfets », à seulement quatre jours du second tour des législatives. Une salve de nominations qui serait prévue prochainement en Conseil des ministres, peut-être dès mercredi.

Pour la leader du RN, l’objectif serait clair : « empêcher Jordan Bardella de gouverner le pays comme il le souhaite », si le Rassemblement national obtenait la majorité dimanche. Marine Le Pen y voit « une forme de coup d’État administratif », tout en espérant que « ceci relève uniquement de la rumeur ».

L’Élysée dément et appelle au « sang froid »

Face à ces accusations, l’Élysée a rapidement réagi en diffusant une mise au point. La présidence appelle Marine Le Pen à faire preuve de « sang froid » et l’accuse d’aller vite en besogne en projetant déjà l’arrivée de Jordan Bardella à Matignon.

Être en responsabilité suppose du sang-froid et de la mesure. Elle fait des grands gestes, des grandes paroles pour essayer de masquer la panique qui est la sienne.

Gabriel Attal, Premier ministre

L’Élysée rappelle que seul le chef de l’État peut nommer un Premier ministre, en fonction de la composition de l’Assemblée élue par les Français. Par ailleurs, la Constitution prévoit que le président nomme aux emplois civils et militaires, comme les préfets, lors du Conseil des ministres qu’il préside.

Des nominations habituelles « chaque semaine »

Selon la présidence, il y a « depuis 66 ans chaque semaine des nominations et des mouvements, notamment l’été, indépendamment des moments politiques traversés par nos institutions ». Et il n’est « aucunement prévu qu’une de ces dispositions puisse changer dans les prochains mois ».

Cet échange tendu donne un avant-goût des rapports de force qui s’installeraient en cas de cohabitation, si le Rassemblement national obtenait la majorité à l’Assemblée au second tour dimanche. Emmanuel Macron serait alors contraint de nommer un Premier ministre RN, avec lequel il devrait composer pendant les 5 années restantes de son quinquennat.

Le spectre d’une paralysie institutionnelle

Une situation inédite sous la Ve République qui fait craindre à certains observateurs une paralysie institutionnelle. Le chef de l’État conserverait certes d’importantes prérogatives, comme la défense ou la diplomatie, mais devrait négocier en permanence avec une Assemblée et un gouvernement d’une couleur politique opposée.

En attendant, chaque camp joue sa partition. Marine Le Pen cherche à mobiliser ses électeurs en agitant la menace d’un « coup d’État administratif ». Emmanuel Macron, lui, s’efforce de rassurer en affichant un fonctionnement normal des institutions. Verdict dimanche soir, lorsque les Français auront tranché.

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