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Marina Ferrari accusée de fake news sur le RN et la Poste

Marina Ferrari, secrétaire d'État, épinglée pour fake news sur une mesure du RN concernant la Poste. Le service anti-fake news de TF1 dénonce une déformation des propos du parti de Jordan Bardella. Vives réactions de l'opposition qui fustige les "mensonges" du macronisme en pleine campagne des législatives...

En pleine campagne des élections législatives, une polémique éclate au sein du gouvernement. Marina Ferrari, secrétaire d’État, est accusée d’avoir déformé les propos du Rassemblement national (RN) concernant la Poste. Sur ses réseaux sociaux, elle affirme que le parti dirigé par Jordan Bardella souhaite démanteler l’entreprise publique au profit d’Amazon. Des allégations rapidement démenties par le service anti-fake news de TF1.

Le fact-checking de TF1 met en cause Marina Ferrari

Selon les vérifications effectuées par les journalistes de TF1, il n’a jamais été question pour le RN de “confier les activités de la Poste à Amazon, ou à un autre géant du numérique” comme l’affirme Marina Ferrari. En réalité, la mesure évoquée par la secrétaire d’État fait référence à une proposition formulée par le parti à l’automne dernier, mais en la déformant.

Le RN prévoyait en effet de faire contribuer les géants du numérique, les fameux GAFAM, au financement du service postal plutôt que de faire peser cette charge sur les contribuables. Une nuance de taille que Marina Ferrari semble avoir volontairement omis dans sa communication, laissant penser à un démantèlement pur et simple de la Poste.

L’opposition dénonce les “mensonges” du gouvernement

Rapidement, des élus RN sont montés au créneau pour dénoncer ce qu’ils considèrent être une manipulation de la part du gouvernement. “C’est le masque du mensonge macroniste qui tombe !” s’est insurgé le député Jean-Philippe Tanguy sur Twitter, brandissant comme preuve un amendement qu’il avait déposé sur le sujet.

Comme le prouve mon amendement, il ne s’agit pas de liquider la Poste mais de faire payer les GAFAM plutôt que les contribuables.

– Jean-Philippe Tanguy, député RN

Pour le parlementaire, cette polémique est d’autant plus choquante que Marina Ferrari était membre de la Commission des Finances au moment des faits. Elle ne pouvait donc ignorer, selon lui, le contenu réel de la proposition du RN.

La confiance envers les médias et les politiques en berne

Cet épisode intervient alors que la confiance des Français envers les médias et la classe politique est au plus bas. Selon le dernier rapport du Reuters Institute, seuls 24% des Français déclarent avoir confiance dans les médias qu’ils consultent, une chute de 11 points en un an. Les fake news et les soupçons de manipulation, souvent instrumentalisés en période électorale, participent à cette défiance grandissante.

Dans ce contexte, les déclarations erronées ou trompeuses de responsables politiques, comme celles de Marina Ferrari, ne font qu’attiser les tensions et la méfiance des citoyens. À l’approche d’un scrutin crucial pour la majorité présidentielle, l’exécutif se serait bien passé d’une telle polémique qui vient écorner un peu plus son image et sa crédibilité.

Vers une régulation accrue des fake news en politique ?

Face à la multiplication des “infox” en période électorale, de plus en plus de voix s’élèvent pour réclamer un encadrement plus strict des propos des personnalités politiques dans les médias et sur les réseaux sociaux. Certains appellent à des sanctions plus sévères en cas de désinformation avérée, pouvant aller jusqu’à l’inéligibilité.

Mais légiférer sur un sujet aussi sensible soulève de nombreuses questions, notamment sur le respect de la liberté d’expression. Où placer le curseur entre la nécessité de lutter contre la manipulation de l’information et le risque de museler le débat démocratique ? Un équilibre périlleux que le prochain gouvernement, quel qu’il soit, devra s’efforcer de trouver. La crédibilité et la vitalité de notre démocratie en dépendent.

Passionné et dévoué, j'explore sans cesse les nouvelles frontières de l'information et de la technologie. Pour explorer les options de sponsoring, contactez-nous.