À une semaine des élections européennes, la candidate EELV Marie Toussaint fait face à des vents contraires. Malgré une campagne intense, sa liste végète entre 5 et 7% dans les sondages, loin de ses espoirs initiaux. Mais dans un entretien au Figaro, l’eurodéputée sortante se montre combative et « déterminée à déjouer les pronostics ». Elle pointe surtout du doigt l’attitude de la droite et de son candidat François-Xavier Bellamy, qui selon elle « (court) après l’extrême droite » et a décidé de « livrer une guerre sans merci aux écologistes ».
Les écologistes à la peine
Le constat est amer pour Europe Écologie Les Verts (EELV). Alors qu’ils espéraient capitaliser sur la prise de conscience environnementale croissante, les Verts peinent à décoller dans cette campagne des Européennes. Un phénomène qui touche d’ailleurs la plupart des partis écologistes du continent. Marie Toussaint avance une explication :
Le fait majeur de cette campagne, c’est la domination culturelle de l’extrême droite. Ses tenants ne cherchent pas seulement à porter atteinte aux droits des étrangers et des plus modestes, ils ont aussi décidé de s’en prendre aux écologistes.
Marie Toussaint, candidate EELV aux Européennes
La droite accusée de faire le jeu de l’extrême droite
Pour la candidate écologiste, une partie de la droite traditionnelle a décidé de suivre cette tendance, en particulier la tête de liste LR François-Xavier Bellamy. Elle dénonce sa stratégie qui consisterait à « courir après l’extrême droite », en reprenant certains de ses thèmes comme l’immigration ou l’identité.
Cette guerre idéologique contre l’écologie politique se traduirait aussi par des attaques répétées et une « désinformation » sur le programme des Verts, présentés comme des « ayatollahs de l’écologie » voulant mettre à bas notre modèle de société. Des critiques balayées par Marie Toussaint qui rappelle l’urgence à agir face au défi climatique.
« Déterminée à déjouer les sondages »
Malgré ce contexte défavorable, la candidate EELV assure garder le moral et la foi dans son combat. Si elle reconnaît avoir « à l’esprit » le risque de passer sous la barre des 5% synonyme d’élimination, elle se dit surtout « déterminée à déjouer les sondages » :
Jusqu’au bout, nous allons nous battre pour porter nos idées, notre projet écologiste et européen. Nous sommes convaincus qu’une grande partie de l’électorat n’a pas encore fait son choix et peut se tourner vers l’écologie comme réponse aux crises que nous traversons.
Marie Toussaint, candidate EELV aux Européennes
Cette volonté de s’adresser à un électorat plus large, au-delà des convaincus de l’écologie politique, se retrouve d’ailleurs dans la campagne de la liste EELV. Avec des propositions comme la création d’un « ISF climatique » ou le développement massif des énergies renouvelables, les Verts espèrent démontrer que la transition écologique peut répondre aux enjeux sociaux et économiques.
L’enjeu du rassemblement
Marie Toussaint en est persuadée, les écologistes ont un rôle central à jouer pour « rassembler les progressistes » face à la montée des nationalismes et de l’extrême droite. Un défi qui implique de dépasser les clivages politiques traditionnels :
Nous devons montrer qu’au-delà de nos différences, nous pouvons travailler ensemble sur l’essentiel : la protection de l’environnement, la justice sociale, la défense de la démocratie. C’est le sens de notre engagement européen.
Marie Toussaint, candidate EELV aux Européennes
Un message d’unité qui résonne d’autant plus fort à l’approche du scrutin. Affaiblis dans les sondages, les écologistes misent sur une mobilisation dans la dernière ligne droite pour créer la surprise. Réussiront-ils leur pari ? Réponse dans les urnes le 26 mai prochain.