Le naufrage d’un navire au large des côtes du Groenland a provoqué une marée noire qui menace sérieusement l’écosystème local. L’incident, survenu dans la nuit de mercredi à jeudi, a vu le bateau “Adolf Jensen” heurter des rochers avant de couler, déversant entre 15 000 et 20 000 litres de gasoil dans les eaux cristallines des fjords.
Les autorités luttent pour contenir la pollution
Dès l’annonce du naufrage, les autorités locales se sont mobilisées pour tenter d’endiguer la marée noire. Des pompiers ont été dépêchés sur place, équipés d’une pompe et d’un barrage flottant destinés à circonscrire la fuite dans un périmètre de 50 mètres autour de la zone de l’incident.
Malgré ces efforts, des films d’hydrocarbures sont désormais visibles à la surface de l’eau dans les fjords de Nanortalik, en raison de problèmes liés aux marées, au vent et aux courants marins. La police a indiqué dans un communiqué que les pompiers avaient reçu du matériel supplémentaire pour contenir la fuite.
L’aide de la marine danoise sollicitée
Face à l’ampleur de la catastrophe, l’aide du Commandement arctique de la marine danoise a également été sollicitée par le ministère de la Protection civile et de l’environnement. L’objectif est de récupérer et traiter le gasoil déversé dans les eaux groenlandaises.
Toute personne et navires présents dans la zone ont été invités par la police à “faire preuve de prudence et naviguer lentement pour minimiser les perturbations dans l’eau”.
– Communiqué de la police groenlandaise
Les circonstances du naufrage encore floues
Si les autorités se concentrent actuellement sur la gestion de la marée noire, les circonstances exactes du naufrage du “Adolf Jensen” restent encore à éclaircir. Contacté par l’AFP, Rasmus Chr. Rasmussen, le PDG de 60 North, propriétaire du navire, n’a pas souhaité commenter l’incident.
“Je n’ai pas de commentaires, je ne sais pas ce qui s’est passé. Je dois parler à la police et à mon équipage“, a-t-il simplement déclaré.
Un écosystème fragile en danger
Au-delà des questions sur les causes du naufrage, c’est bien l’impact environnemental de cette marée noire qui inquiète. Les fjords du Groenland abritent une biodiversité rare et fragile, déjà menacée par le réchauffement climatique.
La pollution aux hydrocarbures représente un danger supplémentaire pour cet écosystème unique. Les dégâts écologiques pourraient être considérables si la fuite n’est pas rapidement maîtrisée.
Un signal d’alarme pour la navigation arctique
Cet incident dramatique souligne également les risques croissants liés à l’augmentation du trafic maritime dans les eaux arctiques. Avec la fonte des glaces due au réchauffement climatique, de nouvelles routes s’ouvrent, attirant toujours plus de navires.
Mais naviguer dans ces régions isolées et hostiles comporte de nombreux dangers, comme vient tristement de le rappeler le naufrage du “Adolf Jensen”. Des normes plus strictes et des contrôles renforcés pourraient s’avérer nécessaires pour prévenir de futures catastrophes.
En attendant, tous les regards sont tournés vers les fjords du sud-ouest du Groenland, où se joue une course contre la montre pour limiter les dégâts de cette marée noire. Un combat crucial pour préserver l’un des derniers sanctuaires naturels de notre planète.