C’est un jour crucial pour la future diplomatie américaine. Marco Rubio, choisi par le président élu Donald Trump pour devenir secrétaire d’État, passe ce mercredi son grand oral de confirmation devant la commission des affaires étrangères du Sénat. À 53 ans, le sénateur de Floride s’apprête à exposer sa vision du rôle des États-Unis sur la scène internationale.
Un ordre mondial « obsolète » et « une arme contre les USA »
Selon des extraits de son discours révélés en amont, Marco Rubio compte affirmer sans détour que l’ordre mondial hérité de l’après-Guerre froide n’est plus adapté au 21e siècle. Plus encore, il estime que cet ordre est « désormais utilisé comme une arme » à l’encontre des intérêts américains.
Une position qui tranche avec des décennies de consensus à Washington sur le rôle de gendarme du monde endossé par les États-Unis. Pour le potentiel futur chef de la diplomatie, il est temps de redéfinir cet équilibre en faveur de l’Amérique.
La Chine pointée du doigt
Dans sa ligne de mire : la Chine. Marco Rubio accuse Pékin d’avoir « triché » pour accéder au statut de superpuissance, en profitant des avantages de l’ordre mondial « tout en ignorant ses devoirs et responsabilités ». Une position sans surprise de la part de ce faucon anti-Chine, déjà sanctionné par Pékin pour son soutien à Taïwan.
Nous avons accueilli le Parti communiste chinois dans cet ordre mondial d’après-Guerre froide, et ils ont tiré profit de tous ses bénéfices, mais ils ont ignoré tous ses devoirs et responsabilités.
– Marco Rubio, extraits de son discours
Quel diplomate pour l’ère Trump ?
Si sa nomination est confirmée, Marco Rubio deviendra le visage des États-Unis à l’étranger. Un rôle clé alors que Donald Trump bouscule déjà l’ordre international avant même son investiture, menaçant d’annexer le Groenland et le canal de Panama.
Sur l’Ukraine, les Européens redoutent un désengagement américain, voire des pressions pour un accord au détriment de Kiev. Le style et la ligne diplomatique de Marco Rubio seront observés de près sur ce dossier brûlant.
D’autres nominations cruciales au Sénat
L’audition de Marco Rubio n’est pas la seule à agiter le Congrès. Hier, Pete Hegset, choisi comme ministre de la Défense, a été malmené par les sénateurs pour une accusation d’agression sexuelle. Pam Bondi, proposée à la Justice, et John Ratcliffe, promu à la tête de la CIA, passent aussi sur le gril ce mercredi.
À quelques jours de l’investiture de Donald Trump, les cartes du futur gouvernement se dévoilent peu à peu. Et laissent entrevoir une diplomatie musclée qui n’hésitera pas à bousculer le statu quo. Avec à sa tête, un Marco Rubio déterminé à défendre « la paix par la force », slogan cher au nouveau locataire de la Maison Blanche.
