40 000 spectateurs en liesse, un record d’affluence battu, et un héros local qui s’impose : tous les ingrédients étaient réunis pour une journée de rêve à Wengen. Sur la mythique Lauberhorn, la plus longue descente de la Coupe du monde, le Suisse Marco Odermatt a une nouvelle fois prouvé qu’il était l’homme fort de ce début de saison.
Odermatt sans rival à domicile
Vainqueur hier du Super-G, Marco Odermatt a récidivé ce samedi en s’adjugeant la descente, sa discipline de prédilection. Le skieur de 25 ans a devancé de 23 centièmes son compatriote Franjo von Allmen et de 57 centièmes le surprenant Slovène Miha Hrobat.
Grâce à ce succès, le 3e en descente à Wengen après 2022 et 2023, Odermatt conforte sa place de n°1 mondial. Il s’agit déjà de sa 6e victoire de la saison, la 43e de sa carrière en Coupe du monde. Des statistiques affolantes pour celui qui règne sans partage sur le cirque blanc depuis trois hivers.
La Suisse au sommet
Derrière Odermatt, la Suisse place un deuxième homme sur le podium avec Franjo von Allmen. À 23 ans, le grand espoir du ski helvétique confirme son potentiel après sa victoire la veille en Super-G. Avec six succès en huit courses de vitesse cette saison, dont quatre doublés, les Suisses survolent les débats.
C’est incroyable de gagner ici devant ce public, avec cette ambiance de folie. Je ne pouvais pas rêver mieux. La concurrence est relevée mais aujourd’hui, tout s’est parfaitement mis en place pour moi.
Marco Odermatt
Des chutes spectaculaires
Si la journée fut idéale pour Odermatt, elle a tourné au cauchemar pour d’autres skieurs. La descente a en effet été marquée par deux lourdes chutes. L’Autrichien Vincent Kriechmayr, 2e du Super-G vendredi, est lourdement tombé avant de se relever en boitant. Plus impressionnant encore, le crash du Français Blaise Giezendanner qui a dû être hélitreuillé, touché au niveau d’un genou.
Des images qui rappellent la dangerosité de la descente, discipline reine du ski alpin où les athlètes frôlent les 150 km/h. Fin décembre, le Français Cyprien Sarrazin avait lui été victime d’une grave chute à Bormio, se blessant sérieusement à la tête. Des drames qui n’entament pas la passion du public, venu en nombre record ce samedi à Wengen pour admirer les exploits de Marco Odermatt et consorts.
Pinturault, le grand absent
Côté français, ce week-end de vitesse aura été compliqué sur la Lauberhorn. Alexis Pinturault, leader de l’équipe de France et prétendant au gros globe, était forfait après sa lourde chute à Adelboden le week-end dernier. Touché à une épaule, le skieur de Courchevel a préféré faire l’impasse pour se préserver en vue des Mondiaux de Courchevel/Méribel en février.
Johan Clarey et Matthieu Bailet, titulaires en vitesse, n’ont pu faire mieux que 14e et 29e de la descente. Sans ses leaders, l’équipe de France devra vite rebondir pour espérer jouer les premiers rôles cette saison. La prochaine étape de Coupe du monde est prévue à Kitzbühel le week-end prochain, avec une descente et un Super-G au programme. L’occasion de briller sur la piste la plus difficile et prestigieuse du circuit ?
Les enjeux de la fin de saison
En attendant, Marco Odermatt peut savourer sa domination écrasante sur ce début d’hiver. Vainqueur du classement général en 2022 et 2023, le prodige suisse est déjà en tête pour conquérir un troisième gros globe consécutif. Avec son aisance sur tous les terrains et dans toutes les disciplines, il semble intouchable.
Seul Aleksander Aamodt Kilde, double vainqueur du globe de descente, pourrait le faire vaciller. Mais le Norvégien, seulement 6e à Wengen, semble un ton en dessous pour le moment. La lutte entre les deux hommes s’annonce passionnante jusqu’aux finales en mars.
Un duel au sommet, des chutes, des polémiques, des stars attendues au tournant… Cette saison de ski alpin s’annonce décidément palpitante. Avec en point d’orgue ces Championnats du Monde en France où Odermatt, Kilde et Pinturault seront très attendus. Réponse dans un mois !
