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Marche Israélienne à Gaza : Un Retour Controversé

Des centaines d’Israéliens marchent vers Gaza, rêvant d’un retour sur une terre disputée. Quels sont les enjeux de ce mouvement controversé ? Lisez pour le découvrir !

À quelques pas de la frontière de Gaza, une foule s’avance, drapeaux à la main, dans un mélange d’espoir et de détermination. Parmi eux, des adolescentes brandissent une pancarte proclamant : Gaza est à nous pour toujours. Ce slogan, porté par des militants sionistes religieux, résonne comme un écho du passé, ravivant des souvenirs d’un retrait israélien controversé en 2005. Cette marche, organisée récemment, n’est pas qu’un simple défilé : elle incarne un mouvement audacieux et controversé visant à réoccuper un territoire marqué par des décennies de conflit. Pourquoi ce retour soudain de l’idée de recolonisation ? Quels sont les enjeux politiques et humains derrière cette initiative ?

Un Retour Chargé d’Histoire

Le 30 juillet 2025, des centaines de familles et de militants se sont rassemblés à Sderot, une ville du sud-ouest d’Israël, pour marcher vers un point d’observation proche de la bande de Gaza. Depuis cet endroit, nommé Asaf Siboni, les ruines de la ville palestinienne de Beit Hanoun se dessinent dans un paysage dévasté par plus de 21 mois de guerre. Pour beaucoup de participants, cette marche n’est pas seulement symbolique : elle vise à raviver le souvenir des colonies israéliennes, comme celles du Gush Katif, démantelées il y a deux décennies.

En 2005, sous la direction de l’ancien Premier ministre Ariel Sharon, Israël s’est retiré unilatéralement de Gaza, mettant fin à 38 ans d’occupation et évacuant environ 8 000 colons. Ce retrait, perçu comme une trahison par certains Israéliens, reste une blessure ouverte pour les nostalgiques de ces implantations. Aujourd’hui, une frange active de la société israélienne, bien que minoritaire, milite pour un retour sur ce territoire, voyant dans le chaos actuel une opportunité.

Les Motivations des Marcheurs

Qui sont ces marcheurs ? Parmi eux, on trouve d’anciens résidents des colonies de Gaza, toujours marqués par leur éviction, mais aussi de nouveaux partisans, séduits par l’idée d’une réoccupation. Leur discours est clair : Gaza fait partie intégrante de la terre d’Israël, un droit qu’ils estiment inaliénable. Des drapeaux israéliens ornés de l’étoile de David flottent aux côtés des bannières orange du Gush Katif, symboles d’un passé idéalisé.

« Gaza est une partie indissociable de la terre d’Israël. Nous ne voulons pas seulement revenir à Gush Katif, nous voulons voir plus grand. »

Un ministre israélien d’extrême droite

Ce sentiment est partagé par des figures influentes comme Daniella Weiss, surnommée la « grand-mère des colons ». À la tête du mouvement pro-colonie Nahala, elle planifie déjà l’établissement de nouvelles implantations. Lors de la marche, elle a détaillé ses projets à des députés présents, insistant sur la faisabilité immédiate de cette entreprise. « Nous sommes prêts à vivre sous des tentes dès maintenant », a-t-elle déclaré, entourée de familles prêtes à s’installer.

Un Contexte de Guerre et de Désespoir

Le regain d’intérêt pour la réoccupation de Gaza s’inscrit dans un contexte de guerre prolongée. Depuis l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023, qui a causé 1 200 morts et plus de 250 otages côté israélien, l’opération militaire lancée en réponse a dévasté la bande de Gaza. Selon les autorités locales, plus de 60 000 Palestiniens auraient perdu la vie. Ce conflit, marqué par des échecs répétés des négociations pour un cessez-le-feu, a créé un vide politique que certains groupes extrémistes cherchent à combler.

Pour les autorités israéliennes, l’objectif officiel reste la destruction du Hamas et la libération des otages. Cependant, des voix au sein de la coalition au pouvoir, notamment des membres radicaux, soutiennent ouvertement l’idée d’une recolonisation. Un ministre a même affirmé que ce projet était « plus proche que jamais », décrivant un plan qu’il juge réaliste.

Les chiffres clés du conflit :

  • 1 200 : Nombre de morts israéliens lors de l’attaque du Hamas en 2023.
  • 60 000 : Estimation des morts palestiniens depuis le début de l’offensive israélienne.
  • 2005 : Année du retrait israélien de Gaza, marquant la fin des colonies du Gush Katif.

Un Projet Controversé au Regard du Droit International

Si l’idée d’une réoccupation séduit certains, elle reste illégale selon le droit international. Les conventions de Genève interdisent l’établissement de colonies dans les territoires occupés, une règle que les colonies israéliennes en Cisjordanie enfreignent déjà, selon de nombreux experts. Pourtant, cela n’arrête pas les militants, qui s’appuient sur des arguments religieux et historiques pour justifier leur cause.

Sharon Emouna, une participante de 58 ans venue de Cisjordanie, incarne cette conviction. « La terre d’Israël est destinée au peuple juif », affirme-t-elle, ajoutant que les Palestiniens pourraient bénéficier de cette présence. Ce discours, mêlant foi et nationalisme, est au cœur du mouvement, mais il suscite aussi de vives critiques, tant en Israël qu’à l’étranger.

Les Défis d’une Réoccupation

Installer de nouvelles colonies dans une zone dévastée par la guerre n’est pas une mince affaire. Gaza reste un territoire instable, marqué par des bombardements réguliers et une situation humanitaire catastrophique. Malgré cela, les militants restent optimistes, soutenus par des figures politiques influentes. Une lettre signée par des députés et des familles d’otages a même été envoyée au ministre de la Défense, réclamant une visite préparatoire pour une nouvelle colonie.

Le ministre de la Défense a répondu de manière évasive, soulignant que l’armée israélienne devait maintenir sa présence dans la zone. Cette réponse ambiguë reflète les divisions au sein du gouvernement, où les positions radicales côtoient des approches plus pragmatiques.

Un Mouvement qui Divise

Ce mouvement pour la réoccupation de Gaza ne fait pas l’unanimité, même en Israël. Si certains y voient une revanche sur le retrait de 2005, d’autres craignent une escalade des tensions et une nouvelle vague de violence. Les habitants de Gaza, déjà éprouvés par des années de blocus et de conflit, risquent d’être les premières victimes d’un tel projet.

Pour les militants, cependant, l’heure est à l’action. Des mères de famille, prêtes à déménager avec leurs enfants, affirment leur détermination, malgré les bruits d’artillerie au loin. Leur foi en un avenir où Gaza redeviendrait une terre israélienne reste inébranlable.

Aspect Détails
Objectif des marcheurs Réclamer la réoccupation de Gaza et le retour des colonies.
Contexte 21 mois de guerre, échec des négociations de cessez-le-feu.
Soutien politique Membres radicaux de la coalition au pouvoir.

Quel Avenir pour Gaza ?

La marche vers Gaza, bien que symbolique pour l’instant, soulève des questions cruciales sur l’avenir de la région. Peut-on réellement envisager une recolonisation dans un contexte de conflit permanent ? Quelles seraient les conséquences pour les populations locales et pour la stabilité régionale ? Les réponses restent incertaines, mais une chose est sûre : ce mouvement, porté par une idéologie forte, ne compte pas s’arrêter.

Alors que le soleil se couche sur les ruines de Beit Hanoun, les marcheurs continuent de scander leurs slogans, portés par une vision d’un retour qui, pour eux, n’est qu’une question de temps. Mais dans une région où chaque pas est chargé d’histoire et de douleur, l’avenir reste plus incertain que jamais.

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