Depuis plusieurs mois, un débat crucial fait rage en France : celui de la sortie du marché européen de l’électricité. Alors que certains, comme le Rassemblement National, y voient une solution miracle pour faire baisser les prix, d’autres mettent en garde contre les dangers d’une telle décision. La directrice générale de l’énergéticien Engie, Catherine MacGregor, s’est d’ailleurs récemment exprimée sur le sujet, affirmant que le marché européen était une « chance » ayant démontré son efficacité durant la crise énergétique. Mais quels sont les véritables enjeux de ce débat complexe ?
Des risques de black-out et de hausses de prix
Premier point soulevé par la patronne d’Engie : sans le marché européen, la France s’exposerait à une volatilité accrue des prix, voire même à des risques de black-out. En effet, le système énergétique européen repose sur un réseau d’infrastructures interconnectées permettant aux différents pays de tirer parti de la complémentarité de leurs moyens de production (solaire, éolien, hydraulique, gaz, nucléaire…). Un maillage qui a prouvé son utilité ces dernières années, la France ayant pu compter sur ses voisins lorsque sa production électrique nationale était insuffisante.
L’exemple allemand
L’Allemagne est souvent citée comme un contre-exemple en la matière. Suite à sa décision de sortir du nucléaire, notre voisin d’outre-Rhin s’est retrouvé fortement dépendant des énergies renouvelables intermittentes comme l’éolien et le solaire. Une situation qui l’oblige à importer massivement de l’électricité, notamment depuis la France, lorsque ses propres capacités sont insuffisantes. Un scénario dans lequel l’Hexagone pourrait à son tour se retrouver en cas de sortie du marché européen.
Le risque de barrières énergétiques en Europe
Autre danger pointé du doigt par Catherine MacGregor : celui de voir resurgir des barrières énergétiques au sein même de l’Europe. Une perspective inquiétante alors que l’un des principaux objectifs de la construction européenne était justement de favoriser les échanges et la coopération dans ce domaine stratégique. Des frontières énergétiques qui, selon la patronne d’Engie, ne feraient qu’aggraver les risques de pénuries et de flambées des prix.
Miser sur les énergies renouvelables
Plutôt que de remettre en cause le marché européen, Catherine MacGregor appelle à accélérer le développement des énergies renouvelables. Un secteur déjà pourvoyeur de plus de 150 000 emplois en France et qui a permis, selon elle, d’éviter l’importation de 910 millions de barils de pétrole ces vingt dernières années. Grâce aux progrès technologiques, l’éolien et le solaire sont aujourd’hui moins coûteux, plus rentables et leur intermittence peut être compensée via des systèmes de stockage par batteries.
Sans marché européen de l’électricité, nous nous exposerions à des prix encore plus volatils, voire à des risques de black-out.
Catherine MacGregor, directrice générale d’Engie
Renégocier les règles plutôt que claquer la porte ?
Si une sortie pure et simple semble donc risquée, certains appellent néanmoins à renégocier les règles du marché européen de l’énergie. C’est notamment le cas du Rassemblement National, qui souhaite entamer des discussions avec Bruxelles afin d’obtenir des dérogations permettant à la France de retrouver davantage de souveraineté en la matière. Une piste qui pourrait constituer un compromis entre le statu quo et le « Frexit » énergétique.
Peser le pour et le contre
Quitter le marché européen de l’électricité n’est donc pas une décision anodine. Si l’idée peut sembler séduisante, avec la promesse de factures allégées à court terme, elle comporte aussi son lot d’incertitudes et de dangers potentiels pour la sécurité d’approvisionnement du pays. Un sujet éminemment complexe qui mérite un débat approfondi, loin des formules toutes faites et des raccourcis. L’avenir énergétique de la France est en jeu.
Plutôt que de trancher dans la précipitation, il semble donc urgent de peser le pour et le contre avec rigueur et objectivité. Cela passe par une évaluation précise des avantages et inconvénients d’une sortie, ainsi que par l’étude de scénarios alternatifs. Renégociation des règles, nouveaux mécanismes de fixation des prix, accélération de la transition énergétique… Les pistes ne manquent pas pour tenter de concilier souveraineté, pouvoir d’achat et lutte contre le dérèglement climatique.
Une chose est sûre : sur un sujet aussi stratégique pour notre avenir, nous avons besoin d’un vrai débat de fond, loin des postures et des formules choc. Un débat éclairé et transparent, associant experts, citoyens et responsables politiques. Car c’est bien l’intérêt général qui doit primer, au-delà des échéances électorales et des calculs partisans.
L’Allemagne est souvent citée comme un contre-exemple en la matière. Suite à sa décision de sortir du nucléaire, notre voisin d’outre-Rhin s’est retrouvé fortement dépendant des énergies renouvelables intermittentes comme l’éolien et le solaire. Une situation qui l’oblige à importer massivement de l’électricité, notamment depuis la France, lorsque ses propres capacités sont insuffisantes. Un scénario dans lequel l’Hexagone pourrait à son tour se retrouver en cas de sortie du marché européen.
Le risque de barrières énergétiques en Europe
Autre danger pointé du doigt par Catherine MacGregor : celui de voir resurgir des barrières énergétiques au sein même de l’Europe. Une perspective inquiétante alors que l’un des principaux objectifs de la construction européenne était justement de favoriser les échanges et la coopération dans ce domaine stratégique. Des frontières énergétiques qui, selon la patronne d’Engie, ne feraient qu’aggraver les risques de pénuries et de flambées des prix.
Miser sur les énergies renouvelables
Plutôt que de remettre en cause le marché européen, Catherine MacGregor appelle à accélérer le développement des énergies renouvelables. Un secteur déjà pourvoyeur de plus de 150 000 emplois en France et qui a permis, selon elle, d’éviter l’importation de 910 millions de barils de pétrole ces vingt dernières années. Grâce aux progrès technologiques, l’éolien et le solaire sont aujourd’hui moins coûteux, plus rentables et leur intermittence peut être compensée via des systèmes de stockage par batteries.
Sans marché européen de l’électricité, nous nous exposerions à des prix encore plus volatils, voire à des risques de black-out.
Catherine MacGregor, directrice générale d’Engie
Renégocier les règles plutôt que claquer la porte ?
Si une sortie pure et simple semble donc risquée, certains appellent néanmoins à renégocier les règles du marché européen de l’énergie. C’est notamment le cas du Rassemblement National, qui souhaite entamer des discussions avec Bruxelles afin d’obtenir des dérogations permettant à la France de retrouver davantage de souveraineté en la matière. Une piste qui pourrait constituer un compromis entre le statu quo et le « Frexit » énergétique.
Peser le pour et le contre
Quitter le marché européen de l’électricité n’est donc pas une décision anodine. Si l’idée peut sembler séduisante, avec la promesse de factures allégées à court terme, elle comporte aussi son lot d’incertitudes et de dangers potentiels pour la sécurité d’approvisionnement du pays. Un sujet éminemment complexe qui mérite un débat approfondi, loin des formules toutes faites et des raccourcis. L’avenir énergétique de la France est en jeu.
Plutôt que de trancher dans la précipitation, il semble donc urgent de peser le pour et le contre avec rigueur et objectivité. Cela passe par une évaluation précise des avantages et inconvénients d’une sortie, ainsi que par l’étude de scénarios alternatifs. Renégociation des règles, nouveaux mécanismes de fixation des prix, accélération de la transition énergétique… Les pistes ne manquent pas pour tenter de concilier souveraineté, pouvoir d’achat et lutte contre le dérèglement climatique.
Une chose est sûre : sur un sujet aussi stratégique pour notre avenir, nous avons besoin d’un vrai débat de fond, loin des postures et des formules choc. Un débat éclairé et transparent, associant experts, citoyens et responsables politiques. Car c’est bien l’intérêt général qui doit primer, au-delà des échéances électorales et des calculs partisans.