Ce samedi, les rues de Buenos Aires ont été envahies par une marée aux couleurs de l’arc-en-ciel à l’occasion de la Marche des Fiertés LGBT+ annuelle. Mais derrière les paillettes et la musique, un message politique fort était martelé par les manifestants, dénonçant le climat d’hostilité et les coupes budgétaires du gouvernement ultralibéral de Javier Milei, au pouvoir depuis décembre dernier.
Le ton et l’austérité du gouvernement Milei dans le viseur
Selon les organisateurs, plusieurs milliers de personnes ont répondu présent pour défiler derrière les chars et danser au rythme des concerts. Mais les slogans et pancartes ne laissaient pas de doute sur la colère des manifestants envers l’exécutif :
Pas de liberté sans droits ni politiques publiques !
Pas de liberté avec un ajustement budgétaire ou de la répression !
En plus d’une loi anti-discrimination, le mouvement réclame l’adoption d’une “Loi Trans intégrale” pour mieux protéger cette communauté particulièrement vulnérable. Car depuis son arrivée au pouvoir, le gouvernement Milei multiplie les signaux inquiétants :
- Suppression du ministère de la Femme et de l’Institut contre les discriminations
- Coupes massives dans les budgets de l’administration et de la santé
- Propos polémiques de ministres sur les “identités sexuelles qui ne correspondent pas à la biologie”
Un militant LGBT+ témoigne : “Au gouvernement, ils profèrent sans le moindre souci des insultes contre les personnes de la diversité”. Le message est clair, la communauté ne compte pas baisser la garde face à un exécutif ouvertement hostile aux thématiques de genre et au féminisme.
L’accès à la santé des personnes LGBT+ menacé
Au-delà du climat délétère, ce sont des conséquences très concrètes qui inquiètent les associations. Selon une ONG spécialisée dans la santé des personnes séropositives, le budget 2025 en discussion prévoit une baisse de 76% des crédits alloués à la lutte contre le VIH, les hépatites et les infections sexuellement transmissibles.
Déjà en 2024, le gel des achats publics a entraîné des pénuries de médicaments, de préservatifs et de tests de dépistage essentiels. Autant de signaux alarmants pour une communauté historiquement plus exposée à ces risques sanitaires.
Milei, un “libertarien” aux positions ambiguës
Pourtant, avant son élection, Javier Milei se disait favorable au mariage pour tous, au nom de la “liberté du projet de vie”. Cet autoproclamé “libertarien” a même déclaré que les contrats d’union “peuvent être à deux, trois ou à 50 si on veut”. Mais ces prises de position semblent bien loin des actes de son gouvernement aujourd’hui.
Pour les manifestants, pas question de relâcher la pression. Au milieu des chars, des drapeaux et des paillettes, leurs revendications étaient on ne peut plus sérieuses. Car derrière la fête, c’est un véritable combat pour l’égalité des droits et l’accès à la santé qui se joue, face à un gouvernement qui semble bien décidé à faire la sourde oreille.