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Marché de l’emploi britannique : signes de ralentissement malgré un faible chômage

Malgré un taux de chômage stable à 4,4% fin 2022, les entreprises britanniques s'inquiètent de l'impact des hausses de cotisations sur l'emploi et les salaires. La Banque d'Angleterre face à un dilemme entre ralentissement économique et pressions inflationnistes...

Le marché de l’emploi britannique montre des signes de fragilité malgré un taux de chômage resté stable à 4,4% lors du dernier trimestre 2022. Si ces chiffres peuvent paraître rassurants de prime abord, les entreprises expriment de vives inquiétudes quant à l’impact des récentes hausses de cotisations patronales décidées par le gouvernement.

Des intentions d’embauche en berne

Selon les analystes, les entreprises britanniques revoient à la baisse leurs projets de recrutement face à l’augmentation brutale des charges qui entrera en vigueur dès avril. Cette tendance devrait se poursuivre dans les mois à venir, touchant particulièrement les secteurs de l’hôtellerie et du commerce de détail, déjà fragilisés.

Une étude récente révèle qu’un tiers des sociétés anticipent une hausse de leurs coûts salariaux et envisagent de réduire leurs effectifs, soit par des licenciements, soit en limitant les embauches. Une stratégie d’ajustement qui semble déjà à l’œuvre au vu des derniers indicateurs.

La croissance des salaires sous surveillance

Parallèlement, les salaires continuent de progresser à un rythme soutenu (+5,9% hors primes), un point de vigilance pour la Banque d’Angleterre. L’institution, qui a pour mission de maintenir la stabilité des prix, considère l’évolution des rémunérations comme un indicateur clé des tensions inflationnistes.

Après avoir relevé son taux directeur à 4,5%, la banque centrale britannique se retrouve face à un dilemme. Elle doit définir une politique monétaire capable de contrer le ralentissement économique, tout en tenant compte du risque qu’une forte hausse des salaires ne vienne soutenir la consommation et ralentir le reflux de l’inflation.

L’ombre d’une stagnation

Ces dernières données interviennent alors que le spectre d’une croissance atone plane sur le Royaume-Uni. Le produit intérieur brut n’a progressé que de 0,1% au quatrième trimestre 2022, renforçant les craintes d’une économie britannique en panne de dynamisme.

Pour les décideurs politiques et économiques, l’équation est complexe. Il s’agit de trouver le juste équilibre entre le soutien à l’activité, la maîtrise de l’inflation et la préservation de l’emploi. Un défi de taille dans un contexte international incertain, marqué par les répercussions de la guerre en Ukraine et les soubresauts post-pandémie.

Si le marché du travail britannique fait pour l’instant preuve de résilience, les signaux avant-coureurs d’un ralentissement se multiplient. Reste à savoir si les entreprises parviendront à absorber le choc des hausses de cotisations sans sacrifier l’emploi, et si les ménages continueront à consommer malgré la pression sur leur pouvoir d’achat. Les prochains mois seront décisifs pour prendre la mesure de la capacité de résistance de l’économie britannique face à ces multiples défis.

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