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Marche à Nanterre : Tensions Lors de l’Hommage à Nahel

Un an après le drame, l'hommage à Nahel à Nanterre vire aux tensions. Des jeunes s'en prennent aux journalistes pendant que des personnalités politiques défilent. La blessure est encore vive et le chemin vers l'apaisement semble encore long. Retour sur cette marche blanche sous haute tension.

Un an jour pour jour après la mort tragique de Nahel, abattu par un policier lors d’un contrôle routier, l’émotion était palpable ce jeudi à Nanterre. Des centaines de personnes se sont rassemblées pour une marche blanche en hommage au jeune homme, dont la mort avait embrasé le pays l’été dernier. Mais cette marche du souvenir a rapidement viré aux tensions, notamment entre certains jeunes et les journalistes venus couvrir l’événement.

Une marche sous haute tension

Dès le départ du cortège, l’ambiance était électrique. Des jeunes, parfois cagoulés, ont pris à partie des journalistes en leur intimant l’ordre de ne pas filmer. “Filme pas fils de pute”, a lancé l’un d’eux à un reporter. “S’il est encore là au bout, on le démarre, on le dégage frère”, menaçait un autre en visant un caméraman. Face à la pression, certains médias ont dû reculer.

Dans le cortège, on pouvait apercevoir des personnalités politiques comme Mathilde Panot et Rima Hassan, candidates du Nouveau Front Populaire. Leur présence n’a pas manqué de faire réagir, certains y voyant une tentative de récupération politique de ce drame.

La mère de Nahel appelle au calme

Au milieu de cette foule en colère, Mounia Merzouk, la mère de Nahel, a pris la parole pour appeler au calme et à la responsabilité :

Merci d’être venus pour mon fils Nahel. Il y en a marre de la violence des policiers sur nos enfants. Faites attention à vous les jeunes, c’est vous le futur, l’avenir est entre vos mains.

– Mounia Merzouk, mère de Nahel

Des propos qui font écho à ceux tenus plus tôt dans une interview choc, où elle semblait presque excuser le refus d’obtempérer, très fréquent chez les jeunes selon elle :

Refus d’obtempérer, qui n’en fait pas ? Qui ne conduit pas sans permis ? Tout le monde !

– Mounia Merzouk, mère de Nahel

Une cicatrice encore vive

Cette marche blanche a ravivé le souvenir douloureux des émeutes urbaines qui avaient secoué la France l’an dernier après la mort de Nahel. La question des violences policières, en particulier envers les jeunes des quartiers populaires, avait alors été au cœur du débat. Un an plus tard, la cicatrice semble encore vive.

Malgré les appels au calme, cette journée d’hommage a montré que les tensions étaient encore palpables. Entre colère des jeunes, présence de personnalités politiques et agressivité envers les médias, cette marche a cristallisé beaucoup de ressentiments.

Quel avenir pour la jeunesse ?

Au-delà de la question sécuritaire, c’est aussi l’avenir de toute une jeunesse qui semble en jeu. Comme le rappelait Mounia Merzouk, ces jeunes représentent le futur du pays. Mais quel avenir peut-on leur offrir si la défiance envers les institutions, en particulier la police, reste si forte ?

Un an après le drame de Nanterre, les plaies sont encore loin d’être refermées. Si la justice doit passer pour Nahel, il faudra aussi trouver les moyens de restaurer la confiance et le dialogue avec ces jeunes en colère. Un défi immense, mais nécessaire pour éviter qu’un tel drame ne se reproduise.

Cette marche blanche en hommage à Nahel aura eu le mérite de remettre sur le devant de la scène ces questions cruciales. Espérons qu’au-delà de l’émotion et des tensions, elle puisse aussi ouvrir la voie à une réflexion apaisée et constructive pour bâtir une société plus juste et plus inclusive.

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