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Manifestations pro-UE en Géorgie : Une lutte unie dans la diversité

À Tbilissi, les manifestants pro-UE, issus de tous horizons, s'unissent contre le gouvernement géorgien malgré leurs différences. Supporters de foot, artistes, déplacés... tous dans la rue pour défendre la démocratie et le rapprochement avec l'Europe. Découvrez comment ce mouvement hétéroclite compte durer et faire plier le pouvoir.

Depuis plusieurs semaines, les rues de Tbilissi, capitale de la Géorgie, sont le théâtre d’un mouvement de protestation inédit. Des milliers de Géorgiens, issus de tous horizons, défilent quotidiennement devant le Parlement pour réclamer la démission du gouvernement, accusé de dérive autoritaire et de vouloir remettre le pays dans l’orbite de Moscou. Mais au-delà de cette revendication commune, c’est la diversité des manifestants qui surprend et qui fait la force de ce mouvement.

Des supporters de foot aux déplacés, tous unis

Parmi les groupes les plus visibles et les plus incongrus, on trouve les supporters du Real Madrid et du FC Barcelone. Habituellement rivaux, ils marchent côte à côte, écharpes et maillots sur les épaules, pour dénoncer un gouvernement qu’ils jugent « pro-russe ». « Nous montrons ici que nous aimons notre pays au-dessus de n’importe quel club », explique Ana, 18 ans, supportrice du Barça, venue manifester avec sa mère, fan du Real. Une façon pour eux de « donner l’exemple » et d’appeler à l’unité du pays.

Plus loin, on croise un groupe de déplacés d’Abkhazie, une région séparatiste occupée par la Russie depuis 2008. Eux scandent les noms des villes de leur province, pour rappeler qu’elles font toujours partie de la Géorgie. Un geste hautement symbolique dans un pays qui a perdu 20% de son territoire au profit de Moscou.

Artistes, intellos et amateurs de jeux télévisés

Les artistes ne sont pas en reste. Vêtu d’un costume médiéval, Akaki, 27 ans, dénonce un gouvernement qui prétend « défendre la culture géorgienne » mais ne fait rien pour « protéger son patrimoine historique ». Un peu plus loin, un groupe d’archéologues et de vétérinaires a aussi fait le déplacement.

Même les amateurs du jeu télévisé « Quoi? Où? Quand? », très populaire en ex-URSS, ont leur délégation. Nino, une avocate de 25 ans, y voit une façon de rendre les manifestations « intéressantes » et accessibles à tous les profils.

Un mouvement qui se réinvente pour durer

Car pour continuer à mobiliser après plus de deux semaines de protestations quotidiennes, il faut savoir se renouveler. Les arrestations de centaines de manifestants et la menace d’une intervention musclée brandie par le pouvoir n’ont pas entamé la détermination des protestataires. Mais tous savent qu’il faudra « trouver de nouvelles méthodes » pour s’inscrire dans la durée.

La police ne peut pas maîtriser toutes les petites manifestations dans la ville.

Giorgi, employé dans la high-tech et supporter du Barça

En défilant en petits groupes thématiques aux quatre coins de Tbilissi plutôt qu’en un seul grand cortège, les opposants espèrent ainsi gagner en « flexibilité » et en résilience face à un pouvoir qui ne semble pas prêt à céder. Une stratégie payante pour l’instant, qui donne au mouvement une visibilité inédite et permet à des Géorgiens de tous horizons de s’identifier à cette lutte. Reste à savoir si cette union sacrée sera suffisante pour faire plier un gouvernement qui semble déterminé à rester sourd aux revendications de la rue. Les prochains jours seront décisifs pour l’avenir de la démocratie géorgienne et les rêves européens de tout un peuple.

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