ActualitésInternational

Manifestations Massives au Pakistan : Un Policier Tué

Des milliers de partisans de l'ex-Premier ministre pakistanais Imran Khan avancent vers Islamabad malgré une répression policière brutale. Un policier a été tué et plusieurs sont dans un état critique. Les tensions s'intensifient alors que les manifestants réclament la libération de leur leader...

La situation est extrêmement tendue au Pakistan alors que des dizaines de milliers de partisans de l’ancien Premier ministre Imran Khan tentent de rejoindre la capitale Islamabad pour réclamer sa libération. Malgré une répression policière brutale faisant usage de gaz lacrymogènes et de balles en caoutchouc, les manifestants, déterminés, continuent d’avancer.

Un policier tué, plusieurs gravement blessés

Selon des sources proches des autorités, les affrontements ont déjà fait une victime parmi les forces de l’ordre. Un policier a en effet perdu la vie, tandis que neuf autres se trouvent dans un état critique. Les circonstances exactes de ces incidents n’ont pas été précisées.

Plus de 20 000 membres des forces de sécurité mobilisés

Face à l’ampleur de la mobilisation des pro-Imran Khan, le gouvernement a déployé les grands moyens. Mohammed Taqi, porte-parole de la police d’Islamabad, a indiqué qu’au cours du week-end, plus de 20 000 membres des forces de sécurité ont été positionnés dans et autour de la capitale. Une démonstration de force visant clairement à dissuader les manifestants.

Ceux qui viendront ici seront arrêtés.

– Mohsin Naqvi, Ministre de l’Intérieur pakistanais

Le ministre de l’Intérieur Mohsin Naqvi a quant à lui adopté un ton ferme lors d’une visite de nuit sur D-Chowk, le lieu de rassemblement visé par les partisans d’Imran Khan. Il a prévenu sans détour : « Ceux qui viendront ici seront arrêtés ».

Islamabad transformée en « Conteneuristan »

Pour empêcher l’arrivée des manifestants, les autorités ont littéralement bunkerisé Islamabad. Des centaines de conteneurs ont été déposés en travers des routes à l’aide de grues. Une mesure si drastique que la capitale a été surnommée « Conteneuristan » par ses habitants. La presse s’interroge sur la nécessité d’en arriver là.

En parallèle, d’autres dispositions viennent perturber le quotidien des Islamabadis :

  • Les écoles resteront fermées mardi après l’avoir déjà été lundi
  • Les réseaux internet mobile et wifi seront coupés « dans les zones présentant des risques sécuritaires »
  • L’article 144, qui interdit tout rassemblement de plus de 4 personnes, a été décrété pour 2 mois

Pour la Commission pakistanaise des droits humains (HRCP), principale ONG de défense des libertés dans le pays, ces mesures pénalisent avant tout les citoyens ordinaires et particulièrement les travailleurs journaliers dont les revenus dépendent de leur liberté de mouvement.

« Nous sommes prêts à sacrifier nos vies pour lui »

Mais ces obstacles ne semblent pas entamer la détermination des partisans d’Imran Khan, ancien champion de cricket devenu homme politique charismatique. Kalat Khan, 56 ans, se présente comme « un soldat d’Imran Khan » et affirme : « Nous sommes prêts à sacrifier nos vies pour lui et nous irons à D-Chowk ». « Nous resterons là-bas jusqu’à ce qu’Imran Khan soit libéré », renchérit Raïs Khan, 36 ans.

Des appels à rester mobilisés malgré la répression

Les hauts responsables du parti d’Imran Khan, le Tehreek-e-Insaf (PTI), attisent cette ferveur contestataire. Ali Amin Gandapur, figure majeure du mouvement et chef du gouvernement de la province de Khyber-Pakhtunkhwa, a appelé ses soutiens à « aller à Islamabad et y rester jusqu’à ce qu’Imran Khan, nos leaders et nos membres soient libérés de prison ».

Dénonçant la répression, il a lancé aux autorités : « vous pouvez nous tirer dessus, nous bombarder et bloquer les routes avec vos conteneurs. Si ça dégénère, vous serez responsables ».

Imran Khan, un opposant dans le collimateur de la justice

Imran Khan, 72 ans, qui a été Premier ministre de 2018 à 2022, est actuellement incarcéré et fait face à une multitude de procédures judiciaires. Ses partisans dénoncent un acharnement politique. Les chefs d’accusations vont de la corruption aux manifestations violentes de ses soutiens.

En juillet dernier, un panel d’experts de l’ONU avait qualifié la détention d’Imran Khan d' »arbitraire », appelant à sa « libération immédiate ». Malgré cela, les arrestations de responsables de son parti se poursuivent : récemment, 10 députés du PTI ont été mis en cause par un juge anti-terroriste.

Dans ce contexte de tensions exacerbées, et alors que les partisans d’Imran Khan affluent en masse vers Islamabad, menaçant de paralyser la capitale si leur leader n’est pas libéré, le Pakistan semble s’enfoncer un peu plus dans la crise politique. Un bras de fer à haut risque est engagé entre un pouvoir déterminé à maintenir l’ordre et une opposition qui jure de ne rien lâcher. L’issue de cette confrontation, qui a déjà fait un mort parmi les forces de sécurité, reste plus qu’incertaine.

Passionné et dévoué, j'explore sans cesse les nouvelles frontières de l'information et de la technologie. Pour explorer les options de sponsoring, contactez-nous.