Alors que la Géorgie est secouée par des manifestations pro-Union Européenne depuis près d’une semaine, le Conseil de l’Europe tire la sonnette d’alarme. L’institution européenne se dit « très préoccupée » par les informations faisant état d’un usage disproportionné de la force par la police géorgienne à l’encontre des protestataires majoritairement pacifiques et des journalistes couvrant les événements.
Le Conseil de l’Europe rappelle la Géorgie à ses obligations
En tant qu’État membre du Conseil de l’Europe, la Géorgie a des devoirs en matière de respect des droits de l’Homme. Michael O’Flaherty, commissaire aux droits de l’homme de l’institution, souligne que les autorités géorgiennes doivent « respecter la liberté de se rassembler pacifiquement, la liberté d’expression et la liberté de la presse ». Des principes fondamentaux qui semblent mis à mal depuis le début des manifestations.
Des manifestants maltraités jusque dans les commissariats
Selon le bureau du défenseur public géorgien, la plupart des 201 personnes arrêtées auraient subi des mauvais traitements de la part de la police, y compris après leur interpellation. Beaucoup présentent des blessures au visage, aux yeux et à la tête, ce qui témoigne d’un recours excessif à la force. Une situation inacceptable pour le Conseil de l’Europe.
Même si des actes de violence par certains manifestants se sont produits, cela ne justifie pas la force excessive de la police.
Michael O’Flaherty, Commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe
La désescalade et le respect des droits, une priorité
Face à cette situation explosive, le Conseil de l’Europe appelle les autorités géorgiennes à relâcher immédiatement toutes les personnes détenues pour avoir exercé leur droit légitime de manifester pacifiquement. L’usage de moyens tels que les canons à eau ou les gaz lacrymogènes doit rester un dernier recours et respecter des normes strictes de nécessité et de proportionnalité.
Le secrétaire général du Conseil de l’Europe, Alain Berset, s’est entretenu avec les plus hauts dirigeants géorgiens pour exprimer son inquiétude face à la polarisation croissante dans le pays. Il les a exhortés à œuvrer pour une désescalade rapide des tensions.
Un soutien aux aspirations européennes de la Géorgie
Malgré ces développements préoccupants, le Conseil de l’Europe réaffirme sa volonté d’accompagner la Géorgie sur son chemin européen. L’institution se dit déterminée à continuer de soutenir le pays dans ses aspirations européennes, à condition que les droits fondamentaux et les libertés soient pleinement respectés.
Alors que les manifestations se poursuivent dans les rues géorgiennes, tous les regards sont tournés vers les autorités. Sauront-elles entendre les appels à l’apaisement et au respect des droits lancés par le Conseil de l’Europe ? L’avenir européen de la Géorgie pourrait en dépendre.