La France traverse une période de vives tensions depuis l’annonce des résultats des élections européennes de 2024, marqués par une percée historique du Rassemblement National. Dans plusieurs villes, des manifestations anti-RN ont éclaté, donnant lieu à des scènes de chaos et d’affrontements. Retour sur ces événements qui secouent le pays et questionnent sur l’avenir politique de l’Hexagone.
Des manifestations émaillées de violences
Dès l’annonce des scores, des rassemblements spontanés se sont formés dans les grandes villes françaises pour dénoncer la montée de l’extrême-droite. Mais très vite, la situation a dégénéré. À Paris, Bordeaux, Nantes ou encore Rennes, des heurts ont éclaté entre manifestants et forces de l’ordre. Cocktails molotov, gaz lacrymogènes, charges de CRS… les images de guérilla urbaine ont fait le tour des réseaux sociaux.
Les dégâts matériels sont aussi très importants. Voitures brûlées, vitrines brisées, mobilier urbain saccagé… À Bordeaux, une brasserie réputée de droite a été vandalisée. Même une église a été taguée ! Mais le symbole le plus marquant reste cet impressionnantarrachage de drapeau français par des manifestants à Nantes.
Une mobilisation qui divise la gauche
Si la quasi-totalité des partis de gauche appellent à faire barrage au RN, sur le terrain, l’unité est loin d’être acquise. Certains leaders, comme Fabien Roussel du PCF, se sont fait huer en tentant de s’adresser aux manifestants. Des slogans radicaux ont aussi été entendus, certains appelant carrément à “mettre le feu” au RN et à son président Jordan Bardella !
On veut montrer qu’il y a encore une jeunesse qui se bat contre l’extrême-droite
Zélie et Charlotte, lycéennes engagées
Cette colère, qui se cristallise chez les jeunes militants et les étudiants, traduit une forme de “radicalité” qui inquiète certains cadres de gauche. Le spectre des années 30 et des affrontements entre extrêmes est dans tous les esprits…
Le gouvernement sous pression
Face à cette situation explosive, l’exécutif semble dépassé. Emmanuel Macron a bien tenté un appel au calme, mais son discours est apparu décalé face à l’ampleur de la contestation. Certains au sein de la majorité plaident pour une dissolution de l’Assemblée, afin de provoquer des législatives anticipées et tenter de contrer la dynamique RN. Mais cette option divise, beaucoup craignant un “troisième tour” qui leur serait défavorable.
Une chose est sûre : après ce séisme politique et ces manifestations inédites, plus rien ne sera comme avant. La recomposition du paysage politique français semble inévitable, avec un affrontement droite/extrême-droite qui se profile pour 2027. La gauche, si elle ne parvient pas à s’unir, risque bien d’être la grande perdante de cette nouvelle donne. Les prochains mois s’annoncent décisifs pour l’avenir de notre démocratie…