Les rues de Valence résonnent des cris d’indignation. Des milliers de citoyens, unis dans la douleur et la colère, manifestent pour exprimer leur ras-le-bol face à la gestion calamiteuse des inondations qui ont dévasté leur région fin octobre. Avec plus de 230 morts et des dégâts matériels colossaux, cette catastrophe laisse la troisième ville d’Espagne meurtrie et révoltée.
La goutte d’eau qui fait déborder le vase
Déjà touchés par de violentes intempéries en septembre, les habitants de Valence n’en peuvent plus. Ils dénoncent le manque d’anticipation et de réactivité des autorités face à ces phénomènes météorologiques extrêmes, de plus en plus fréquents avec le dérèglement climatique.
Qu’est-ce qui n’a pas marché? L’incompétence. C’est pour ça que nous sommes ici, car il y a beaucoup d’incompétents qui continuent à être payés.
Raquel Ferrandis, manifestante originaire de Paiporta, épicentre de la catastrophe
Selon des sources proches du dossier, les services de secours auraient tardé à intervenir dans certaines communes, laissant des milliers de sinistrés livrés à eux-mêmes pendant de longues heures. Un temps précieux qui aurait pu sauver des vies.
Un lourd bilan humain
Avec 222 morts rien que dans la province de Valence sur les 230 recensés, l’ampleur du drame est sans précédent. Des familles entières ont été décimées, emportées par les flots au coeur de la nuit. Des scènes d’horreur et de désolation qui resteront à jamais gravées dans les mémoires.
Au-delà des pertes humaines, ce sont des milliers de maisons, de commerces et d’infrastructures qui ont été dévastés. Des dégâts matériels chiffrés à plusieurs millions d’euros. Toute une région à reconstruire.
Les excuses du président ne suffisent pas
Face à la pression de la rue, le président de la région de Valence, Carlos Mazón, a fini par reconnaître des « erreurs » et présenter ses « excuses » pour la gestion défaillante de cette crise. Des mots qui sonnent creux pour une population en souffrance qui réclame des actes forts.
On ne veut pas d’excuses, on veut des mesures concrètes pour que ça ne se reproduise plus. Des systèmes d’alerte efficaces, des plans d’évacuation rodés, des moyens débloqués pour sécuriser les zones à risque. C’est une question de vie ou de mort!
Un manifestant en colère
L’unité face à l’adversité
Au milieu du chaos et de la désolation, la population de Valence fait preuve d’une solidarité et d’une entraide extraordinaires. Partout, des initiatives citoyennes s’organisent pour venir en aide aux sinistrés.
- Des centres d’hébergement d’urgence mis en place par des associations
- Des collectes de vêtements, de nourriture et de produits d’hygiène
- Des bénévoles qui s’activent pour déblayer les décombres
- Des réseaux de soutien psychologique pour accompagner les traumatisés
Face au drame, les Valenciens font corps et se serrent les coudes. Une belle leçon d’humanité qui force le respect et redonne espoir.
Prévenir plutôt que guérir
Au-delà de la gestion de crise, c’est toute la politique de prévention des risques naturels qui est pointée du doigt. Avec le réchauffement climatique, les épisodes méditerranéens violents comme celui qui a frappé Valence risquent de se multiplier.
Il faut repenser entièrement notre façon d’aménager le territoire. Arrêter de bétonner, redonner sa place à la nature, construire des ouvrages pour canaliser l’eau. C’est un immense chantier mais on n’a plus le choix. Le dérèglement climatique est là, il va falloir s’adapter en urgence.
Un expert en gestion des risques naturels.
Les manifestations qui secouent Valence sont un cri d’alarme. Celui d’une population à bout, qui a trop donné, qui a trop souffert. Les autorités ne peuvent plus fermer les yeux et les oreilles. Elles doivent agir, vite et fort, pour panser les plaies et empêcher qu’une telle tragédie ne se reproduise.
L’avenir de toute une région en dépend. Les Valenciens n’accepteront plus d’être les victimes sacrifiées de l’inaction climatique et politique. Ils l’ont fait savoir haut et fort dans les rues. Maintenant, place aux actes. Pour que plus jamais Valence ne compte ses morts après la pluie.