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Manifestations à Cuba : Arrestations Massives Suite aux Coupures d’Électricité

Cuba plongée dans le noir. Les manifestations contre les coupures d'électricité massives se terminent par de nombreuses arrestations. Un révélateur de plus de la profonde crise qui secoue l'île depuis des années. Que va-t-il se passer maintenant pour les protestataires arrêtés et le...

C’est une nouvelle bien sombre qui nous parvient de Cuba. Au cœur des ténèbres provoquées par les coupures d’électricité massives suite au passage de l’ouragan Rafael, les rues de plusieurs villes de l’île se sont embrasées. Des manifestations spontanées ont éclaté, les habitants excédés exprimant leur ras-le-bol en tapant sur des casseroles. La réponse des autorités ne s’est pas fait attendre : de nombreuses arrestations ont eu lieu, faisant souffler un vent de répression sur l’île.

Le parquet cubain confirme de multiples interpellations

Dans un communiqué laconique, le parquet général de Cuba a reconnu avoir procédé à l’arrestation d’un nombre indéterminé de personnes pour “troubles à l’ordre public”, suite aux manifestations qui ont éclaté pendant les deux jours de panne de courant généralisée provoquée par l’ouragan Rafael. Des “procédures pénales sont en cours pour délits d’attentat, troubles à l’ordre public et dommages”, précise le document, sans donner plus de détails sur le nombre ou l’identité des personnes concernées.

Selon des informations recueillies par l’organisation de défense des droits humains Justicia 11J, basée au Mexique, plus d’une dizaine de manifestants auraient été interpellés dans la seule ville de Guanabacoa, en périphérie de la capitale, après être descendus dans la rue en frappant sur des casseroles. D’autres rassemblements protestataires ont eu lieu au même moment dans deux quartiers de La Havane, sans que l’on sache s’ils ont aussi donné lieu à des arrestations.

L’association Cubalex fait état d’au moins 8 arrestations

De son côté, l’association Cubalex, qui opère depuis Miami, aux États-Unis, affirme que les forces de l’ordre ont également procédé à l’arrestation d’au moins huit personnes dans la ville d’Encrucijada, au cœur de l’île. La vague de répression semble donc s’étendre au-delà de la région de la capitale. Un chiffre difficile à vérifier de manière indépendante, les autorités contrôlant étroitement la diffusion de l’information.

De nombreuses familles sont sans nouvelles de leurs proches arrêtés et craignent le pire, compte tenu de la dureté de la répression lors des manifestations de juillet 2021.

– Une source anonyme proche des familles de détenus

Un système électrique à bout de souffle

À l’origine de la colère populaire, la situation catastrophique de l’approvisionnement en électricité sur l’île. L’ouragan Rafael, en balayant l’ouest de Cuba mercredi dernier, a plongé le pays dans le noir complet pendant 48 heures. Un blackout généralisé qui fait suite à l’effondrement total du réseau en octobre, laissant les 11 millions d’habitants sans courant pendant 4 jours.

Malgré les promesses du gouvernement et l’aide du Venezuela, le système électrique cubain reste à bout de souffle, miné par le manque d’investissements et de maintenance. Les centrales vétustes tombent en panne à répétition, provoquant des délestages à rallonge aux quatre coins de l’île. Une situation intenable pour la population, déjà éprouvée par une grave crise économique.

Un pays miné par les pénuries et l’inflation galopante

Frappée de plein fouet par la pandémie de Covid-19 et les sanctions américaines, l’économie cubaine traverse une crise sans précédent depuis la chute de l’URSS. Le pays manque cruellement de devises pour importer nourriture, médicaments et carburant. Les pénuries se multiplient, les files d’attente s’allongent devant les magasins et l’inflation galope, rendant la vie quotidienne de plus en plus difficile pour la majorité des Cubains.

Dans ce contexte explosif, les coupures d’électricité à répétition agissent comme une étincelle sur un baril de poudre. Elles cristallisent le mécontentement accumulé contre le gouvernement, accusé d’incompétence et d’immobilisme face à la dégradation continue des conditions de vie. Beaucoup y voient le symbole de l’échec des réformes timidement engagées ces dernières années et de l’essoufflement du modèle socialiste cubain.

Un été 2021 marqué par un mouvement de protestation inédit

Cette nouvelle vague d’arrestations rappelle le souvenir cuisant de l’été 2021. En juillet de cette année-là, des manifestations antigouvernementales d’une ampleur historique avaient éclaté dans plus de 50 villes du pays. Une explosion sociale inédite depuis la révolution de 1959, rapidement réprimée dans le sang. Près de 1 500 manifestants avaient été arrêtés.

Deux ans plus tard, environ 600 d’entre eux croupissent toujours en prison, lourdement condamnés à des peines allant jusqu’à 25 ans de réclusion. Des procès expéditifs entachés de nombreuses irrégularités, dénoncés par les organisations de défense des droits humains et la communauté internationale. L’Union européenne et les États-Unis ont notamment imposé des sanctions ciblées contre des officiers cubains impliqués dans la répression.

La répression ne fera qu’attiser les braises de la révolte. Tôt ou tard, le peuple cubain se libérera de ses chaînes.

– Un opposant cubain s’exprimant sous couvert d’anonymat

Vers un nouveau 11 juillet 2021 ?

Deux ans après le soulèvement historique du 11 juillet, la situation reste donc explosive à Cuba. Les griefs de la population n’ont fait que s’aggraver : pénuries généralisées, inflation galopante, répression accrue des voix critiques… Sur fond de black-out récurrents qui exaspèrent la population et paralysent l’activité économique.

Pour de nombreux observateurs, les récentes manifestations et la réponse sécuritaire du régime font craindre un nouveau brasier social cet été. Les dizaines d’arrestations arbitraires ne feront qu’attiser la colère et la frustration de pans entiers de la société, poussés à bout par des conditions de vie toujours plus dégradées. Le gouvernement joue avec le feu en choisissant la répression plutôt que le dialogue et les réformes structurelles dont le pays a tant besoin.

L’avenir de Cuba semble plus incertain que jamais, suspendu aux caprices d’un vieux système électrique défaillant et d’une économie exsangue. Le pays parviendra-t-il à surmonter cette énième crise sans sombrer dans le chaos et la violence ? Une chose est sûre : le ras-le-bol de la population n’en finit plus de s’exprimer, rappelant aux dirigeants que leur légitimité ne tient plus qu’à un fil. Un fil usé jusqu’à la corde, en passe de se rompre à la prochaine coupure de courant ou pénurie de médicaments.

Pendant ce temps, des dizaines de familles cubaines attendent dans l’angoisse des nouvelles de leurs proches jetés en prison pour avoir osé manifester leur épuisement. Leur seul crime ? Avoir voulu exprimer publiquement les difficultés du quotidien et réclamer leur droit à une vie digne. Un droit fondamental bafoué chaque jour un peu plus par le régime castriste, qui semble prêt à tout pour se maintenir au pouvoir. Même à replonger l’île dans les heures les plus sombres de son histoire.

Malgré les promesses du gouvernement et l’aide du Venezuela, le système électrique cubain reste à bout de souffle, miné par le manque d’investissements et de maintenance. Les centrales vétustes tombent en panne à répétition, provoquant des délestages à rallonge aux quatre coins de l’île. Une situation intenable pour la population, déjà éprouvée par une grave crise économique.

Un pays miné par les pénuries et l’inflation galopante

Frappée de plein fouet par la pandémie de Covid-19 et les sanctions américaines, l’économie cubaine traverse une crise sans précédent depuis la chute de l’URSS. Le pays manque cruellement de devises pour importer nourriture, médicaments et carburant. Les pénuries se multiplient, les files d’attente s’allongent devant les magasins et l’inflation galope, rendant la vie quotidienne de plus en plus difficile pour la majorité des Cubains.

Dans ce contexte explosif, les coupures d’électricité à répétition agissent comme une étincelle sur un baril de poudre. Elles cristallisent le mécontentement accumulé contre le gouvernement, accusé d’incompétence et d’immobilisme face à la dégradation continue des conditions de vie. Beaucoup y voient le symbole de l’échec des réformes timidement engagées ces dernières années et de l’essoufflement du modèle socialiste cubain.

Un été 2021 marqué par un mouvement de protestation inédit

Cette nouvelle vague d’arrestations rappelle le souvenir cuisant de l’été 2021. En juillet de cette année-là, des manifestations antigouvernementales d’une ampleur historique avaient éclaté dans plus de 50 villes du pays. Une explosion sociale inédite depuis la révolution de 1959, rapidement réprimée dans le sang. Près de 1 500 manifestants avaient été arrêtés.

Deux ans plus tard, environ 600 d’entre eux croupissent toujours en prison, lourdement condamnés à des peines allant jusqu’à 25 ans de réclusion. Des procès expéditifs entachés de nombreuses irrégularités, dénoncés par les organisations de défense des droits humains et la communauté internationale. L’Union européenne et les États-Unis ont notamment imposé des sanctions ciblées contre des officiers cubains impliqués dans la répression.

La répression ne fera qu’attiser les braises de la révolte. Tôt ou tard, le peuple cubain se libérera de ses chaînes.

– Un opposant cubain s’exprimant sous couvert d’anonymat

Vers un nouveau 11 juillet 2021 ?

Deux ans après le soulèvement historique du 11 juillet, la situation reste donc explosive à Cuba. Les griefs de la population n’ont fait que s’aggraver : pénuries généralisées, inflation galopante, répression accrue des voix critiques… Sur fond de black-out récurrents qui exaspèrent la population et paralysent l’activité économique.

Pour de nombreux observateurs, les récentes manifestations et la réponse sécuritaire du régime font craindre un nouveau brasier social cet été. Les dizaines d’arrestations arbitraires ne feront qu’attiser la colère et la frustration de pans entiers de la société, poussés à bout par des conditions de vie toujours plus dégradées. Le gouvernement joue avec le feu en choisissant la répression plutôt que le dialogue et les réformes structurelles dont le pays a tant besoin.

L’avenir de Cuba semble plus incertain que jamais, suspendu aux caprices d’un vieux système électrique défaillant et d’une économie exsangue. Le pays parviendra-t-il à surmonter cette énième crise sans sombrer dans le chaos et la violence ? Une chose est sûre : le ras-le-bol de la population n’en finit plus de s’exprimer, rappelant aux dirigeants que leur légitimité ne tient plus qu’à un fil. Un fil usé jusqu’à la corde, en passe de se rompre à la prochaine coupure de courant ou pénurie de médicaments.

Pendant ce temps, des dizaines de familles cubaines attendent dans l’angoisse des nouvelles de leurs proches jetés en prison pour avoir osé manifester leur épuisement. Leur seul crime ? Avoir voulu exprimer publiquement les difficultés du quotidien et réclamer leur droit à une vie digne. Un droit fondamental bafoué chaque jour un peu plus par le régime castriste, qui semble prêt à tout pour se maintenir au pouvoir. Même à replonger l’île dans les heures les plus sombres de son histoire.

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