Une manifestation de grande ampleur s’est tenue jeudi sur la place de l’Université à Bucarest, la capitale roumaine, rassemblant environ 3 000 personnes venues soutenir la candidate pro-européenne Elena Lasconi à quelques jours d’une élection présidentielle décisive. Les manifestants, brandissant des drapeaux de l’Union européenne et scandant des slogans comme « Liberté » et « Europe », ont exprimé leurs craintes de voir leurs droits démocratiques menacés dans un contexte de montée de l’extrême droite et d’ingérence russe.
Un second tour crucial pour l’avenir démocratique de la Roumanie
Le premier tour de l’élection présidentielle, qui s’est tenu le 24 novembre dernier, a vu l’outsider d’extrême droite Calin Georgescu arriver en tête, suscitant l’inquiétude quant à l’avenir du pays, membre de l’Union européenne et de l’OTAN. Ancien admirateur assumé du président russe Vladimir Poutine, M. Georgescu sera opposé dimanche à Elena Lasconi, chef du parti centriste et pro-européen USR, pour un second tour qui s’annonce serré et déterminant pour la trajectoire future de la Roumanie.
Je crains que la démocratie ne disparaisse dans ce pays.
Liliana Rotaru, manifestante travaillant dans le secteur bancaire
Cette crainte est largement partagée parmi les manifestants, à l’image de Radu Bourceanu, qui travaille dans les ressources humaines et estime « difficile de prédire le résultat du vote de dimanche en raison d’une manipulation des médias sociaux ». Les autorités roumaines ont en effet fait état d’une promotion « massive » sur les réseaux sociaux d’influenceurs manipulés et de cyberattaques visant à déstabiliser le processus électoral.
Elena Lasconi, l’espoir pro-européen face à la menace extrémiste
Face à Calin Georgescu, connu pour ses positions critiques envers l’UE et l’OTAN même s’il affirme ne pas vouloir que la Roumanie quitte ces organisations, Elena Lasconi incarne l’espoir d’un ancrage démocratique et pro-occidental de son pays. Comme l’explique Laura Boncu, une manifestante de 33 ans : « Je suis très inquiète et j’espère vraiment que la démocratie l’emportera et que l’influence russe ne prévaudra pas dans les élections roumaines. Je ne sais pas à quoi ressemblera notre avenir si le candidat pro-russe l’emporte ».
Une mobilisation citoyenne pour défendre les valeurs européennes
En descendant dans la rue à quelques jours du scrutin, les milliers de manifestants réunis place de l’Université à Bucarest ont ainsi voulu envoyer un message clair : leur attachement aux valeurs démocratiques et européennes, et leur détermination à les défendre face aux menaces extrémistes et aux ingérences extérieures. « Je fais confiance à mon peuple et j’espère qu’il choisira sagement et votera pour l’Union européenne et l’OTAN », a ainsi déclaré Liliana Rotaru, ajoutant « C’est-à-dire pour Mme Lasconi ».
Cette mobilisation citoyenne témoigne de l’enjeu crucial que représente cette élection présidentielle pour l’avenir de la Roumanie et sa place au sein du projet européen. Face aux forces centrifuges et aux tentatives de déstabilisation, la société civile roumaine apparaît déterminée à défendre la trajectoire démocratique et pro-occidentale choisie par le pays depuis la chute du communisme. Le second tour de dimanche constituera un test majeur pour mesurer la solidité de cet engagement, et la capacité de la Roumanie à résister aux sirènes de l’extrémisme et du repli identitaire.