Alors que la France entière est endeuillée suite au meurtre sordide de la jeune Philippine, dont les obsèques se sont déroulées ce vendredi en la cathédrale de Versailles, la ville de Bordeaux se prépare à lui rendre un dernier hommage. Mais cet élan de solidarité ne fait pas l’unanimité. La préfecture de Gironde s’inquiète de possibles débordements en marge du rassemblement.
L’ultragauche appelle à une contre-manifestation
L’hommage bordelais en mémoire de Philippine, très relayé par les mouvances d’extrême-droite sur les réseaux sociaux, a suscité l’ire de l’ultragauche locale. Cette dernière appelle à “contre-manifester” face à ce qu’elle considère comme une récupération politique. Problème : aucune déclaration préalable n’a été déposée en préfecture comme l’exige la loi.
Des risques d’affrontements entre groupes radicaux
Face à cette situation tendue, la préfecture de Gironde craint des heurts entre militants d’ultra-droite et d’ultragauche. Dans un communiqué, elle déclare que “dans ce contexte, des affrontements entre groupes d’ultra-droite et d’ultragauche sont prévisibles”. Une situation explosive qui l’a poussée à interdire purement et simplement cette contre-manifestation non déclarée.
Des affrontements entre groupes d’ultra-droite et d’ultragauche sont prévisibles.
– La préfecture de Gironde
De lourdes sanctions en cas d’infraction
La préfecture rappelle que les contrevenants à cet arrêté d’interdiction s’exposent à de lourdes sanctions : jusqu’à six mois de prison et 7500 euros d’amende. Elle entend ainsi prévenir tout débordement en marge de cet hommage qui se veut avant tout un moment de recueillement.
Une polémique symptomatique des fractures de la société
Cette polémique cristallise les tensions qui traversent actuellement la société française. D’un côté, une frange de la population qui souhaite rendre hommage à une victime innocente dans un élan d’unité nationale. De l’autre, des groupes radicaux qui y voient une instrumentalisation et une stigmatisation de certaines communautés.
Au-delà du drame humain, le meurtre de Philippine est devenu malgré lui un enjeu politique qui divise profondément. Cette contre-manifestation avortée en est le triste exemple. Plutôt que l’apaisement et le dialogue, c’est la logique de l’affrontement qui semble primer pour certains activistes radicaux des deux bords.
Vers un hommage sous haute surveillance
Malgré ces remous, l’hommage bordelais devrait bien avoir lieu, mais sous haute surveillance. La préfecture promet un important dispositif de sécurité pour prévenir tout incident. L’objectif : permettre à ceux qui le souhaitent de se recueillir en mémoire de Philippine dans le calme et la dignité.
Reste à espérer que le message d’apaisement et d’unité porté par cet hommage saura s’imposer face aux tentatives de récupération et d’instrumentalisation. Le respect dû à la mémoire de Philippine devrait être le souci de chacun, au-delà de tout clivage politique.
