L’émission de mandats d’arrêt par la Cour pénale internationale (CPI) à l’encontre de hauts responsables israéliens, dont le Premier ministre Benjamin Netanyahu, a déclenché une tempête d’indignation en Israël. Accusé de crimes de guerre et crimes contre l’humanité dans le cadre du conflit avec le Hamas à Gaza, Netanyahu a vivement dénoncé cette décision, la qualifiant de nouveau “procès Dreyfus” antisémite.
Un Parallèle Lourd de Sens avec l’Affaire Dreyfus
Dans un communiqué cinglant, le chef du gouvernement israélien a établi un parallèle entre les accusations de la CPI et le célèbre procès pour espionnage qui avait divisé la France à la fin du XIXe siècle. Tout comme le capitaine Alfred Dreyfus, injustement condamné avant d’être finalement innocenté, Netanyahu estime être victime d’une cabale judiciaire teintée d’antisémitisme. Une comparaison lourde de sens qui témoigne de la profondeur du malaise ressenti en Israël face à cette mise en cause internationale.
Rejet Catégorique des Accusations par Israël
Le gouvernement israélien a immédiatement fait front commun pour rejeter en bloc les allégations de la CPI. Le ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, a accusé la Cour de n’être qu’un “jouet politique au service des éléments les plus extrêmes” cherchant à déstabiliser le Moyen-Orient. Quant au président Isaac Herzog, il a fustigé une décision “honteuse” qui bafoue le combat pour la justice mené depuis la victoire sur le nazisme en 1945.
La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d’aujourd’hui qui se terminera de la même façon.
Benjamin Netanyahu, Premier ministre israélien
Le Hamas Également dans le Viseur de la CPI
Mais Israël n’est pas le seul visé par la justice internationale. Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas, est lui aussi sous le coup d’un mandat d’arrêt pour son rôle présumé dans le déclenchement du conflit dévastateur qui oppose depuis octobre 2023 le mouvement islamiste palestinien à l’État hébreu. Une guerre meurtrière qui a fait plus de 44 000 morts côté palestinien et plus de 1 200 côté israélien, dont une majorité de civils selon les données disponibles.
Entre Condamnation et Appel au Respect du Droit
Si l’opposition israélienne emmenée par Yaïr Lapid a également condamné la décision de la CPI, la voyant comme “une prime au terrorisme”, quelques voix dissonantes se sont néanmoins fait entendre. L’organisation de défense des droits de l’Homme B’Tselem a ainsi estimé que ces mandats d’arrêt reflétaient malheureusement la dure réalité des exactions commises dans la bande de Gaza. Elle a appelé tous les États parties au Statut de Rome à respecter leurs engagements en coopérant avec la Cour.
Cette affaire sans précédent place Israël dans une position délicate sur la scène internationale. Loin de faire l’unanimité, même en interne, elle risque d’envenimer encore davantage les relations déjà tendues avec les Palestiniens et de compliquer les efforts diplomatiques dans la région. Une chose est sûre, ce “procès Dreyfus” version Proche-Orient est loin d’avoir livré son dernier rebondissement.