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Mali : La fermeture d’une télévision privée suscite l’inquiétude

🚨 Coup dur pour la liberté de la presse au Mali : une chaîne TV privée fermée sur fond de tensions avec le Burkina Faso. Un signe inquiétant pour la démocratie dans la région ? On vous explique tout dans cet article 👇

C’est une nouvelle qui fait froid dans le dos pour la liberté de la presse au Mali. D’après des sources proches du dossier, les autorités maliennes dominées par la junte militaire ont pris la décision de fermer la chaîne de télévision privée Joliba TV News, en lui retirant purement et simplement sa licence d’exploitation. Une mesure radicale qui sera effective dès le 26 novembre prochain.

Mais que s’est-il passé pour en arriver là ? Il semblerait que cette fermeture fasse suite à une plainte déposée le 12 novembre par le Conseil supérieur de la Communication du Burkina Faso, pays voisin du Mali, à l’encontre de Joliba TV News. En cause : les propos jugés « gravissimes » tenus par Issa Kaou N’Djim, une figure politique malienne connue pour ses prises de position tranchées, lors d’une émission diffusée sur cette même chaîne. Des déclarations qui ont fait bondir Ouagadougou, dénonçant une “énième tentative de déstabilisation du Burkina Faso”.

Face à cette situation, la Haute autorité de la communication (HAC) malienne n’a pas traîné. Elle a reproché à Joliba TV News des “violations de l’éthique et de la déontologie” ainsi qu’une “atteinte à un chef d’État étranger”. Des griefs visiblement suffisamment graves à ses yeux pour justifier la fermeture pure et simple de la chaîne. Quant à Issa Kaou N’Djim, il a été placé sous mandat de dépôt le 13 novembre pour “offense commise publiquement envers un chef d’État étranger”. Son procès est prévu le 23 décembre prochain.

La liberté de la presse en danger au Mali ?

Cette décision de fermer Joliba TV News inquiète au plus haut point les défenseurs de la liberté de la presse au Mali. L’ancien Premier ministre Moussa Mara a exprimé “une profonde tristesse mais également une grande inquiétude” face à cette mesure qu’il juge liberticide.

Sans les libertés de la presse et d’opinion, aucune stabilité sociale, politique ou institutionnelle ne sera durable.

Moussa Mara, ancien Premier ministre malien

Et malheureusement, le Mali n’est pas un cas isolé. Ces dernières années, plusieurs pays africains dirigés par des juntes militaires issues de coups d’État, comme le Mali et le Burkina Faso, ont multiplié les mesures répressives à l’encontre des médias :

  • Suspension de l’accès ou de la diffusion de médias, notamment étrangers
  • Réduction au silence ou emprisonnement de journalistes et autres voix critiques
  • Pressions et menaces sur les organes de presse indépendants

Un avenir sombre pour la démocratie en Afrique de l’Ouest ?

Au-delà du cas de Joliba TV News, c’est tout le paysage médiatique ouest-africain qui semble pris en étau entre des pouvoirs militaires de plus en plus autoritaires et des menaces sécuritaires grandissantes liées notamment au terrorisme islamiste. Un cocktail explosif qui laisse peu de place à une presse libre et indépendante, pourtant essentielle à toute démocratie digne de ce nom.

La fermeture arbitraire de cette chaîne de télévision privée malienne apparaît donc comme un bien triste symbole des dérives autoritaires à l’œuvre dans la région. Et il y a fort à craindre que Joliba TV News ne soit malheureusement pas la dernière victime de cette inquiétante dérive. Les prochains mois s’annoncent décisifs pour l’avenir de la liberté de la presse et plus largement de la démocratie en Afrique de l’Ouest. Espérons que la raison et le dialogue finiront par l’emporter sur la tentation de la censure et de la répression.

Joliba TV News victime de la censure : Mauvais signal pour la liberté de la presse au Mali. Soyons vigilants !
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