Imaginez-vous confortablement installé devant votre télé, un mardi soir comme les autres, et soudain une phrase fuse qui transforme une chronique anodine en moment de gêne absolue. C’est exactement ce qui s’est produit hier sur le plateau de Quotidien.
Quand l’espace devient prétexte à une saillie politique inattendue
Le sujet était pourtant fédérateur : Sophie Adenot, deuxième femme française à partir pour la Station spatiale internationale, s’apprête à décoller le 15 février prochain pour six mois de mission. L’astronaute venait de détailler les conditions extrêmes du lancement. De quoi faire frissonner n’importe qui.
Jean-Michel Aphatie, chroniqueur régulier de l’émission, a voulu rebondir avec humour. Mais le résultat a été… particulier.
La phrase qui a tout fait basculer
Après avoir écouté les explications techniques de Sophie Adenot – capsule perchée sur une fusée de 70 mètres, accélération brutale à 7,6 km/s, amarrage à une station filant à 28 000 km/h –, le journaliste lâche :
« Moi je pensais : là-haut y’a pas Poutine, y’a pas le budget, y’a pas Zemmour… Oui mais il faut y arriver ! »
Silence. Léger malaise perceptible. Puis Yann Barthès, jamais le dernier pour une réplique, renchérit : « Je préfère ça à Zemmour ! »
La salle rit jaune. Aphatie tente de rattraper le coup avec un « Au revoir Sophie, sans moi en tout cas » mais le mal est fait. La politique s’est invitée là où personne ne l’attendait.
Sophie Adenot, l’héroïne qui vole au-dessus de la mêlée
Pendant ce temps, l’intéressée principale continue sa préparation avec un professionnalisme exemplaire. À 42 ans, cette ancienne pilote d’hélicoptère de l’armée de l’air s’apprête à devenir la onzième Française dans l’espace et seulement la deuxième femme après Claudie Haigneré en 2001.
Son programme ? 180 jours d’expériences scientifiques, de maintenance de la station et même d’actions éducatives vers les écoles françaises. Un agenda chargé qui contraste avec la légèreté du plateau télé.
Et pourtant, c’est bien son témoignage, recueilli au CNES de Toulouse, qui a servi de déclencheur à la séquence.
Aphatie et les dérapages : une longue tradition ?
Ce n’est pas la première fois que le chroniqueur se retrouve au cœur d’une polémique. Connu pour son franc-parler et ses analyses parfois à l’emporte-pièce, Jean-Michel Aphatie oscille régulièrement entre chronique acérée et sortie de route.
Récemment encore, une autre intervenante de Quotidien avait dû le recadrer en direct alors qu’il adoptait un ton jugé trop professoral. Le journaliste semble avoir du mal à trouver la bonne distance entre conviction et dérapage.
Cette fois, mentionner Éric Zemmour dans un contexte aussi éloigné que le spatial a surpris jusqu’aux habitués du programme.
Pourquoi Zemmour revient toujours dans la conversation
Force est de constater que le polémiste reste une figure clivante omniprésente dans le paysage médiatique français. Qu’il s’agisse de débats tendus sur LCI avec Raphaël Glucksmann ou d’interventions musclées sur d’autres plateaux, son nom provoque immédiatement des réactions.
Le voir surgir dans une chronique sur l’espace en dit long sur la polarisation ambiante. Pour certains, c’est la preuve que le débat public est saturé. Pour d’autres, c’est simplement une tentative d’humour qui tombe à plat.
Quoi qu’il en soit, la phrase d’Aphatie illustre parfaitement cette difficulté à parler d’autre chose que de politique, même quand le sujet s’appelle Station spatiale internationale.
Yann Barthès, maître dans l’art de la réplique qui tue
Il faut reconnaître au présentateur un sens du timing redoutable. Sa réponse « Je préfère ça à Zemmour » a transformé une gêne en rire franc pour une partie du public, tout en soulignant l’absurde de la situation.
C’est précisément cette capacité à rebondir qui fait la force de Quotidien : transformer l’incident en moment de télévision mémorable, même quand ça part en vrille.
Les réseaux sociaux s’enflamment (comme d’habitude)
À peine la séquence terminée, Twitter s’est embrasé. Entre ceux qui crient au dérapage idéologique et ceux qui trouvent la vanne géniale, les camps sont faits.
Certains y voient la preuve d’un plateau acquis à une seule cause. D’autres saluent simplement l’humour noir. Comme souvent, la vérité se situe probablement entre les deux.
Ce qui est certain, c’est que la phrase tourne en boucle et que Sophie Adenot, quelque part dans sa préparation, doit se demander ce qu’elle a fait pour se retrouver au milieu de tout ça.
L’espace, dernier refuge ou miroir de nos divisions ?
L’anecdote est révélatrice d’une époque où même un sujet aussi universel que la conquête spatiale finit par être rattrapé par les querelles terrestres.
Alors que Thomas Pesquet avait réussi à fédérer toute la France autour de ses missions, la nouvelle génération d’astronautes français semble déjà happée par les tensions politiques.
Dommage, quand on sait que là-haut, à 400 km d’altitude, les frontières n’existent plus et que les astronautes de toutes nationalités travaillent main dans la main.
Et demain ?
Jean-Michel Aphatie reviendra-t-il sur le sujet ? Probablement pas. L’émission continuera son rythme effréné, et dans quelques jours une autre séquence aura pris le relais.
Quant à Sophie Adenot, elle, elle continuera son entraînement. Le 15 février, elle s’envolera vraiment loin de tout ça. Et quelque part, on l’envie presque.
Parce qu’en fin de compte, même si Jean-Michel Aphatie a raison sur un point : oui, là-haut, il n’y a pas Zemmour. Ni personne d’ailleurs. Juste le silence absolu et la Terre qui tourne, belle et fragile, vue d’en haut.
Peut-être la plus belle réponse à tout ce bruit.









