Selon des sources proches de la présidence palestinienne, Mahmoud Abbas a adressé ses félicitations au nouveau président des États-Unis Donald Trump ce lundi. Il a également exprimé sa disposition à travailler main dans la main avec l’administration Trump pour parvenir à une « solution à deux États » au conflit israélo-palestinien, solution largement reconnue par la communauté internationale.
« Nous sommes prêts à œuvrer avec vous pour obtenir la paix pendant votre mandat, avec une solution à deux États internationalement reconnus (…) vivant côte-à-côte dans la sécurité et dans la paix », aurait déclaré le président palestinien selon l’agence officielle Wafa. Cette annonce fait suite au récent cessez-le-feu entré en vigueur dimanche dans la bande de Gaza, après un mois d’affrontements sanglants entre Israël et le mouvement Hamas.
Abbas prêt à « assumer ses responsabilités » à Gaza
Vendredi dernier, au lendemain de l’accord de trêve, Mahmoud Abbas avait déjà signifié que l’Autorité palestinienne était disposée à « assumer pleinement ses responsabilités » dans l’enclave palestinienne. Celle-ci est contrôlée depuis 2007 par le Hamas, vainqueur des dernières élections législatives en 2006. Le mouvement islamiste avait pourtant indiqué en début de conflit fin 2023 son intention de ne plus gouverner Gaza après la guerre.
Le Hamas prêt à confier Gaza à une « entité palestinienne »
Selon certaines sources au sein du Hamas, le groupe serait même enclin à remettre les rênes des affaires civiles de Gaza à une « entité palestinienne ». Une proposition qui va à l’encontre de la position du gouvernement israélien de Benjamin Netanyahu, un des plus à droite de l’histoire du pays, qui s’oppose fermement au retour de l’Autorité palestinienne à Gaza et a fait de la destruction du Hamas un de ses objectifs.
La Jordanie souhaite « du succès » à Trump
Dans ce contexte diplomatique en mouvement, le roi Abdallah II de Jordanie a lui aussi tenu à souhaiter « du succès » au président Trump via un message sur X (ex-Twitter). « Nous attachons une grande importance à notre partenariat avec les États-Unis et nous nous engageons à travailler avec vous pour un monde plus prospère et pacifique », a déclaré le monarque jordanien.
Échange de prisonniers après le cessez-le-feu
Le cessez-le-feu conclu prévoit dans sa première phase, d’une durée de 42 jours, un échange de prisonniers. Ainsi, trois captives israéliennes ont pu regagner leur foyer dimanche, tandis qu’Israël a libéré 90 Palestiniens en retour. Les prochaines semaines seront décisives pour jauger de la solidité de cette trêve et des avancées diplomatiques qu’elle pourrait favoriser, après un conflit qui a fait des centaines de victimes des deux côtés.
Le chemin vers une paix durable au Moyen-Orient est encore long et semé d’embûches, mais cette main tendue de Mahmoud Abbas à Donald Trump représente peut-être une lueur d’espoir dans ce paysage si souvent assombri par la violence.
La « solution à deux États », prônée par Abbas mais rejetée par une partie de la droite israélienne, prévoit la création d’un État palestinien indépendant coexistant pacifiquement aux côtés d’Israël. Sa mise en œuvre nécessiterait des concessions douloureuses de part et d’autre, mais elle reste pour beaucoup d’observateurs l’unique voie vers une résolution pérenne du conflit.
Reste à voir si Donald Trump, novice en politique étrangère et peu au fait des subtilités du dossier, saura saisir cette perche tendue par le président palestinien. Son prédécesseur Barack Obama, malgré ses efforts, n’était pas parvenu à des avancées décisives. La tâche s’annonce ardue pour le nouveau locataire de la Maison Blanche, mais l’Histoire lui offre peut-être là une occasion de marquer de son empreinte ce conflit vieux de plusieurs décennies.
Les prochains mois seront cruciaux pour déterminer si cette main tendue donnera lieu à un véritable rapprochement israélo-palestinien ou s’il ne s’agit que d’une énième tentative avortée dans un processus de paix cahoteux. La communauté internationale, le peuple palestinien et la société israélienne attendent des gestes forts. L’espoir d’une paix durable n’a jamais semblé si fragile mais si nécessaire.