La question de l’avenir de la Nouvelle-Calédonie est plus que jamais sur le devant de la scène. Alors que les tensions persistent sur le Caillou, Emmanuel Macron vient de lancer une petite bombe : il se dit prêt à organiser un référendum national sur la réforme contestée du corps électoral calédonien. Une déclaration qui risque de mettre le feu aux poudres…
Macron sort le joker du référendum national
Dans un entretien au Parisien ce samedi, le président a affirmé qu’il pouvait “aller à tout moment au référendum” concernant cette réforme déjà adoptée par le Parlement. Une menace à peine voilée adressée aux élus calédoniens, censés trouver un accord sur le sujet. Faute de quoi, c’est le peuple français dans son ensemble qui trancherait sur l’épineuse question du corps électoral.
Un vrai coup de poker de la part d’Emmanuel Macron. Jusque-là, les référendums d’autodétermination concernaient uniquement les Calédoniens. En brandissant la menace d’une consultation nationale, le chef de l’État change complètement la donne. Et prend le risque de braquer les indépendantistes kanaks, farouchement opposés à ce que le sort de leur île soit décidé par la métropole…
La réforme électorale, pomme de discorde
Au cœur de ce bras de fer : la composition du corps électoral pour les élections locales. Une question ultra-sensible en Nouvelle-Calédonie, où le droit de vote est restreint aux citoyens justifiant d’une certaine durée de résidence. Un verrou censé protéger l’électorat kanak, mais que la droite calédonienne et une partie des non-indépendantistes veulent faire sauter.
C’est tout l’objet de la réforme électorale, qui cristallise les tensions. D’un côté, les loyalistes veulent élargir le corps électoral. De l’autre, les indépendantistes refusent catégoriquement que les “Zoreilles” fraîchement débarqués puissent voter aux provinciales et aux législatives. Chaque camp campe sur ses positions, dans un contexte de violences et de blocages qui secouent l’archipel.
L’arme du référendum à double tranchant
En agitant le chiffon rouge d’un référendum national, Emmanuel Macron espère forcer les élus calédoniens à s’entendre. Un pari risqué. Les indépendantistes n’ont pas manqué de dénoncer une “ingérence” et un “mépris” de la part de l’État. Certains évoquent même une “déclaration de guerre”, qui pourrait pousser les plus radicaux à durcir le ton.
Cette menace de référendum national est irresponsable et dangereuse. C’est la porte ouverte aux surenchères et aux provocations. Le gouvernement jette de l’huile sur le feu.
– Jean-Pierre Djaïwé, président du groupe UNI au Congrès
Reste à savoir si la pression d’un référendum hexagonal suffira à débloquer la situation. Ou si au contraire, cette annonce ne fera qu’attiser les braises d’une colère kanak qui ne demande qu’à s’enflammer. Après des décennies d’un conflit qui a déjà fait plus de 70 morts, la Nouvelle-Calédonie se retrouve plus que jamais au bord du précipice…