Depuis son arrivée à l’Élysée en 2017, Emmanuel Macron affronte un véritable casse-tête avec la Nouvelle-Calédonie. L’archipel du Pacifique, en proie à des tensions, reste une épine dans le pied présidentiel. Retour sur sept années de relations tumultueuses entre Paris et Nouméa.
Un héritage empoisonné
Dès son investiture, Emmanuel Macron hérite d’un dossier explosif. Depuis les Accords de Nouméa en 1998, la Nouvelle-Calédonie est engagée dans un processus de décolonisation. Mais les divisions persistent entre loyalistes et indépendantistes, sur fond de fractures ethniques.
La Nouvelle-Calédonie reste le dernier vestige de l’empire colonial français dans le Pacifique.
– Antoine Bondaz, spécialiste de l’Outre-Mer
Référendums à répétition
Pour tenter de régler le « caillou », Emmanuel Macron mise sur la voie référendaire, comme le prévoient les accords. Pas moins de trois scrutins d’autodétermination sont organisés en 2018, 2020 et 2021. À chaque fois, les Calédoniens disent « non » à l’indépendance, mais la participation s’effrite côté kanak.
- Référendum 2018 : 43,6 % pour le « oui »
- Référendum 2020 : 46,7 % pour le « oui »
- Référendum 2021 : 96,5 % pour le « non » (boycott indépendantiste)
Escalade de violences
Loin d’apaiser la situation, cette séquence referendaire ravive les tensions. Des affrontements éclatent en marge des scrutins, des barrages sont érigés. Le dialogue politique est rompu. En 2022, la mort d’un jeune indépendantiste abattu par un gendarme met le feu aux poudres.
On a sous-estimé le potentiel de violence en Nouvelle-Calédonie.
– Françoise Fraysse, politologue spécialiste du Pacifique
Reprise en main par Macron
Face à cette spirale, Emmanuel Macron décide de reprendre la main. Lors d’une visite express à Nouméa en juillet 2023, il tente de relancer le dialogue. Objectif : définir un nouveau statut pour l’île, après l’accord de Nouméa. Mais ses appels pressants ne suffisent pas à recréer la confiance.
Aujourd’hui, l’avenir institutionnel de l’archipel reste flou. Malgré les efforts de l’exécutif, la poudrière calédonienne continue de couver. Un défi majeur pour les derniers mois du quinquennat Macron, qui rêvait de tourner la page de ce conflit colonial.