Une étude inédite utilisant l’intelligence artificielle vient de livrer un décryptage fascinant des tendances qui ont marqué les médias français ces cinq dernières années. Au cœur des révélations : l’omniprésence d’Emmanuel Macron, des inégalités criantes entre les temps de parole accordés aux hommes et aux femmes, et l’oubli progressif de la crise du Covid-19. Plongeons sans plus attendre dans les coulisses de notre paysage médiatique.
Macron, l’incontournable des médias
Premier constat frappant de cette analyse : Emmanuel Macron règne en maître absolu sur les ondes et les écrans. Qu’il s’agisse des JT du soir des grandes chaînes, des matinales radio ou des chaînes d’info en continu, impossible d’y échapper. Le Président de la République s’impose comme la personnalité la plus mentionnée, loin devant toute concurrence.
Emmanuel Macron est, de loin, la personnalité la plus citée par les médias français.
– Extrait de l’étude de l’INA
Un phénomène qui s’explique en partie par l’hyper-présidentialisation du système politique français. Mais cette hégémonie interroge aussi sur la diversité des voix et des sujets abordés dans nos médias. Le risque ? Une uniformisation du débat public qui ferait l’impasse sur des thématiques pourtant essentielles.
RMC, royaume de la testostérone
Autre enseignement marquant : le déséquilibre criant entre les temps de parole accordés aux hommes et aux femmes, en particulier sur certaines antennes. RMC se distingue ainsi par une surreprésentation masculine écrasante, reléguant les voix féminines à la portion congrue.
Un constat d’autant plus préoccupant que la station, portée par des figures comme Jean-Jacques Bourdin, se veut le reflet de la France qui se lève tôt. Mais de quelle France parle-t-on, quand les femmes sont à ce point marginalisées ? Une question qui mérite d’être posée, à l’heure où l’égalité hommes-femmes s’affirme comme un combat plus que jamais d’actualité.
L’étrange éclipse du Covid
Enfin, l’étude met en lumière un phénomène pour le moins surprenant : l’effacement progressif de la crise du Covid-19 dans les médias, alors même que la pandémie a profondément bouleversé nos vies. Un coup d’œil aux données suffit à mesurer l’ampleur de cette disparition.
Au plus fort de la crise, le coronavirus trustait la quasi-totalité des sujets. Mais depuis, c’est comme si le virus s’était évaporé des radars médiatiques. Un silence assourdissant, qui interroge sur notre capacité collective à tirer les leçons de cette épreuve hors norme.
Vers une remise en question du traitement médiatique ?
Au final, cette plongée dans les entrailles de nos médias ouvre de nombreuses pistes de réflexion. Elle pointe du doigt des tendances lourdes, des angles morts, des impensés qui façonnent notre regard sur l’actualité et le monde qui nous entoure.
Face à ce constat, une question s’impose : nos médias sont-ils à la hauteur des défis de notre temps ? Reflètent-ils fidèlement la complexité et la diversité de notre société ? Ou contribuent-ils, à leur corps défendant, à renforcer certains biais et certaines inégalités ?
Autant d’interrogations cruciales, qui appellent une réflexion de fond sur les missions et les pratiques du journalisme à l’ère du tout-numérique et des fake news. Car dans un monde où l’information est reine, la responsabilité des médias n’a jamais été aussi grande. À eux de relever le défi d’une information toujours plus rigoureuse, plurielle et éclairante, pour aider les citoyens à mieux comprendre le monde d’aujourd’hui et de demain.