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Macron Monopolise les Médias Avant les Européennes

À 48h des européennes, Macron s'exprime sur TF1 et France 2. Les Républicains crient au scandale et réclament l'égalité de traitement pour tous les candidats. L'Arcom sera-t-elle le garde-fou de cette campagne sous haute tension ?

À moins de 48 heures de la fin de la campagne officielle des élections européennes, le président Emmanuel Macron s’apprête à intervenir sur TF1 et France 2 ce jeudi soir. Une prise de parole très tardive et surtout très contestée par l’opposition, qui y voit un déséquilibre flagrant en faveur de l’exécutif. Les Républicains montent au créneau et saisissent l’Arcom pour rétablir l’équité entre candidats.

Macron sur toutes les lèvres et tous les écrans

Alors que les Français s’apprêtent à élire leurs représentants au Parlement européen dimanche prochain, le chef de l’État a choisi son moment pour revenir sur le devant de la scène médiatique. Au menu de son intervention très attendue : la situation internationale, la politique européenne de la France et le soutien à l’Ukraine.

Autant de sujets, souligne Éric Ciotti dans un courrier cinglant adressé à l’Arcom, qui « ont un lien direct avec l’élection européenne ». Pour le patron des Républicains, cette prise de parole ne peut être considérée comme « l’action habituelle d’un Président » et s’apparente plutôt à un véritable spot de campagne en prime-time.

Une séquence présidentielle qui ne passe pas

D’autant plus que l’allocution de Macron ce jeudi soir fera suite à une longue séquence de commémorations autour du 80e anniversaire du Débarquement en Normandie. Là encore, le président aura été très présent dans les médias français et internationaux. Une omniprésence qu’Éric Ciotti juge « complètement déséquilibrée en faveur de l’exécutif et au détriment des oppositions ».

Le patron de LR pointe aussi du doigt le précédent débat organisé sur France 2 entre Gabriel Attal et Jordan Bardella, estimant qu’il illustre un « choix discriminant et injustifié entre les candidats ». En bref, c’est toute l’égalité de traitement de la campagne européenne qui serait faussée par les interventions présidentielles.

L’Arcom, arbitre ou spectatrice ?

Face à ce qu’il considère comme une situation « très grave », jamais vue « au cours d’une campagne électorale », Éric Ciotti exhorte l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique à taper du poing sur la table. Il lui demande « d’imposer aux médias, et en particulier à TF1 et France 2, de rétablir une égalité de traitement » en faveur de tous les candidats.

Le timing est serré puisque Les Républicains réclament une décision immédiate de l’Arcom afin de compenser dès aujourd’hui le temps de parole jugé démesuré de la majorité présidentielle dans son ensemble. Charge à l’autorité indépendante de faire respecter ses propres recommandations, qui prévoient qu’une prise de parole présidentielle en période électorale ne peut porter que sur une actualité déconnectée du scrutin en cours.

Les interventions médiatiques n’auront jamais été aussi déséquilibrées en faveur de l’exécutif et au détriment des oppositions.

Éric Ciotti, président des Républicains

Alors que la campagne des européennes aborde sa dernière ligne droite, tous les regards sont désormais braqués sur l’Arcom. Saura-t-elle faire entendre sa voix face à l’omniprésence médiatique d’Emmanuel Macron ? Les prochaines heures seront décisives pour garantir, ou non, l’équité du temps de parole dans le sprint final.

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