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Macron libre dans son choix de Premier ministre

Le NFP a proposé Lucie Castets pour Matignon, mais Macron a-t-il l'obligation de la nommer Première ministre ? La réponse dans notre décryptage constitutionnel qui révèle l'étendue des pouvoirs présidentiels en la matière. Macron déjouera-t-il les pronostics ?

Après des jours d’intenses tractations, le Nouveau Front Populaire (NFP) a finalement trouvé un consensus autour du nom de Lucie Castets pour occuper le poste de Première ministre. Cette haute fonctionnaire et économiste issue de la société civile cochait toutes les cases pour l’alliance de gauche. Mais alors que le NFP s’empresse de proposer son choix à Emmanuel Macron, une question brûle toutes les lèvres : le Président est-il contraint de l’accepter ?

La Constitution, meilleure alliée de Macron

Aussi surprenant que cela puisse paraître, Emmanuel Macron a les mains totalement libres pour choisir son Premier ministre. Ni les résultats des législatives, ni la composition de l’Assemblée nationale ne peuvent entraver son pouvoir de nomination. C’est l’article 8 de notre loi fondamentale qui lui confère cette latitude :

Le Président de la République nomme le Premier ministre. Il met fin à ses fonctions sur la présentation par celui-ci de la démission du Gouvernement.

– Article 8 de la Constitution du 4 octobre 1958

Aucune mention ici d’une quelconque obligation de tenir compte des équilibres parlementaires. Le chef de l’État est seul maître à bord lorsqu’il s’agit de désigner le locataire de Matignon. Que les Français aient majoritairement voté pour des députés de gauche n’y change rien.

Un Premier ministre pas forcément issu de la majorité

Concrètement, cela signifie qu’Emmanuel Macron pourrait parfaitement nommer un Premier ministre qui n’est pas issu des rangs du NFP, voire même quelqu’un de son propre camp politique. Cette décision serait certes à contre-courant de la volonté exprimée dans les urnes, mais elle serait parfaitement légale et constitutionnelle.

Bien sûr, un tel choix ne serait pas sans conséquence. Un Premier ministre en décalage avec la majorité parlementaire aurait toutes les peines du monde à faire voter ses lois. Mais là encore, pas de quoi affoler juridiquement Macron. En cas de blocage persistant, il lui reste la carte maîtresse de la dissolution de l’Assemblée nationale, autre pouvoir propre que lui octroie la Constitution.

Quand la pratique prend le pas sur le droit

Si en droit, rien n’oblige Macron à obtempérer aux injonctions du NFP, qu’en est-il dans les faits ? La pratique politique et les usages de la Ve République incitent fortement le Président à choisir un Premier ministre en phase avec la majorité de l’Assemblée. Ne serait-ce que pour assurer une certaine stabilité gouvernementale et éviter la paralysie du pays.

De surcroît, s’il venait à recaler Lucie Castets, Emmanuel Macron s’exposerait à un procès en légitimité démocratique. Ses opposants ne manqueraient pas de dénoncer le mépris du vote populaire et l’obstination à gouverner contre la volonté générale. Un risque politique que le Président, déjà fragilisé, pourrait juger trop grand à prendre.

Macron, vers un choix de raison ?

Au final, la décision d’Emmanuel Macron s’apparente à un dilemme cornélien entre le droit et l’opportunité politique. D’un côté, une Constitution qui lui donne toute latitude pour imposer son choix. De l’autre, un impératif démocratique qui l’enjoint à respecter l’esprit des institutions.

Face à cette équation complexe, le chef de l’État pourrait être tenté de jouer la montre, histoire de ne pas donner l’impression de céder trop vite aux pressions. Mais au bout du compte, la sagesse politique devrait le conduire à entériner la proposition du NFP, quitte à rogner sur ses prérogatives constitutionnelles.

Car s’il est juridiquement libre de ses mouvements, Emmanuel Macron n’en reste pas moins prisonnier d’un rapport de force politique qui ne lui est guère favorable. À trop vouloir s’arc-bouter sur la lettre de la Constitution, il risquerait de se retrouver en porte-à-faux avec son esprit. Et de précipiter un peu plus le pays dans une crise institutionnelle dont personne ne sortirait gagnant.

Si en droit, rien n’oblige Macron à obtempérer aux injonctions du NFP, qu’en est-il dans les faits ? La pratique politique et les usages de la Ve République incitent fortement le Président à choisir un Premier ministre en phase avec la majorité de l’Assemblée. Ne serait-ce que pour assurer une certaine stabilité gouvernementale et éviter la paralysie du pays.

De surcroît, s’il venait à recaler Lucie Castets, Emmanuel Macron s’exposerait à un procès en légitimité démocratique. Ses opposants ne manqueraient pas de dénoncer le mépris du vote populaire et l’obstination à gouverner contre la volonté générale. Un risque politique que le Président, déjà fragilisé, pourrait juger trop grand à prendre.

Macron, vers un choix de raison ?

Au final, la décision d’Emmanuel Macron s’apparente à un dilemme cornélien entre le droit et l’opportunité politique. D’un côté, une Constitution qui lui donne toute latitude pour imposer son choix. De l’autre, un impératif démocratique qui l’enjoint à respecter l’esprit des institutions.

Face à cette équation complexe, le chef de l’État pourrait être tenté de jouer la montre, histoire de ne pas donner l’impression de céder trop vite aux pressions. Mais au bout du compte, la sagesse politique devrait le conduire à entériner la proposition du NFP, quitte à rogner sur ses prérogatives constitutionnelles.

Car s’il est juridiquement libre de ses mouvements, Emmanuel Macron n’en reste pas moins prisonnier d’un rapport de force politique qui ne lui est guère favorable. À trop vouloir s’arc-bouter sur la lettre de la Constitution, il risquerait de se retrouver en porte-à-faux avec son esprit. Et de précipiter un peu plus le pays dans une crise institutionnelle dont personne ne sortirait gagnant.

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