En cette veille du 14 juillet, le président Emmanuel Macron se prépare à recevoir les troupes à l’Hôtel de Brienne, comme le veut la tradition. Mais l’ambiance est bien différente de son premier défilé en tant que chef d’État il y a sept ans. À l’époque, le jeune président descendait fièrement les Champs-Élysées à bord d’un Command Car, passant les troupes en revue avec assurance. Il avait même sèchement recadré son chef d’état-major d’un “je suis votre chef”, semant le trouble au sein d’une institution peu habituée à ce genre de démonstration d’autorité.
Un président revenu dans son pré carré
Aujourd’hui, au lendemain d’élections législatives décevantes, Emmanuel Macron apparaît affaibli politiquement. La Constitution fait certes de lui le chef des armées, mais son autorité semble écornée. Le président se replie sur son “domaine réservé”, ces prérogatives régaliennes parmi lesquelles figurent la défense et la politique étrangère.
La défense, ultime bastion de l’autorité présidentielle
Malgré une majorité relative à l’Assemblée, Emmanuel Macron entend bien garder la main sur les questions militaires. Il peut s’appuyer sur une loi de programmation ambitieuse, adoptée en 2018, qui garantit aux armées un effort budgétaire conséquent. Le chef de l’État avait alors promis de porter le budget de la défense à 2% du PIB d’ici 2025.
Les armées restent un pilier essentiel de la souveraineté nationale et de l’autorité de l’État.
Emmanuel Macron
Un 14 juillet sous haute tension
Cette année, les cérémonies du 14 juillet se dérouleront sous haute surveillance. Après des mois de contestation sociale et politique, le traditionnel défilé sur les Champs-Élysées sera scruté de près. Le président Macron, en uniforme de chef des armées, devra incarner l’unité et la solidité des institutions. Un exercice périlleux en ces temps troublés.
- Plus de 5000 militaires seront mobilisés pour assurer la sécurité.
- Des blindés seront pré-positionnés à des points stratégiques de la capitale.
- La police sera sur le qui-vive pour prévenir tout débordement.
Rassurer et tenir bon, le défi d’Emmanuel Macron
Pour le président de la République, l’enjeu est de rassurer les Français et de montrer que l’État tient bon malgré les turbulences. Le chef de l’État jouera une partition délicate, entre fermeté et apaisement. Il sait que son quinquennat se jouera aussi sur sa capacité à incarner l’autorité régalienne dans la tempête.
Emmanuel Macron, s’il a parfois manqué de doigté dans sa relation avec les militaires, a su tisser des liens étroits avec l’institution. Il a notamment veillé à préserver le budget et les grands programmes d’équipement, tout en poussant les armées à se réformer. Un engagement qui lui vaut le respect, sinon l’adhésion, des soldats.
Le 14 juillet 2023 sera donc un test grandeur nature pour le président-chef des armées. Sous les ors de l’Hôtel de Brienne puis dans la solennité des Champs-Élysées, Emmanuel Macron jouera son va-tout pour réaffirmer son autorité et rassembler les Français. Une gageure en ces temps incertains.