Alors que la campagne des élections législatives 2024 bat son plein, le président Emmanuel Macron a vivement critiqué le Rassemblement national (RN) et dénoncé la montée inquiétante du racisme et de l’antisémitisme dans le débat politique français. Ses propos sans concession interviennent dans un contexte électoral tendu où les partis d’extrême droite gagnent du terrain.
Emmanuel Macron fustige l’arrogance du Rassemblement national
Depuis Bruxelles où il participait à un sommet européen, Emmanuel Macron a lancé une charge virulente contre le RN. Selon lui, le parti nationaliste fait preuve d’une arrogance inouïe en se “répartissant déjà les postes du gouvernement” avant même la tenue des élections législatives. Le chef de l’État s’est interrogé :
Qui sont-ils pour expliquer ce que devrait être la Constitution ?
Emmanuel Macron
Une manière pour le président de rappeler les fondamentaux républicains face aux tentations hégémoniques du RN. Il a également rappelé que certains des premiers élus de la République étaient des non-Français, une pique adressée aux velléités du RN d’interdire certains emplois sensibles aux binationaux.
Un président indigné face au racisme et à l’antisémitisme
Mais c’est surtout la parole désinhibée, le racisme et l’antisémitisme dans le débat politique qu’Emmanuel Macron a dénoncé avec force. Réagissant aux attaques d’un député RN sortant contre l’ex-ministre Najat Vallaud-Belkacem en raison de sa double nationalité, le président a fustigé “une dissolution des esprits et des consciences” et “une trahison profonde de ce qu’est la France”.
Pour Emmanuel Macron, il est urgent de combattre ces dérives nauséabondes :
Nous devons combattre avec force et on doit s’indigner de ces choses-là.
Emmanuel Macron
Entre RN et Nouveau Front populaire, le président appelle à la clarté
Interrogé sur son positionnement en cas de duels entre le RN et la coalition de gauche Nouveau Front populaire au second tour des législatives, Emmanuel Macron a botté en touche. Il s’est contenté de demander aux responsables politiques de s’exprimer “avec la plus grande clarté”, tout en prenant soin de ne pas totalement confondre les “deux extrêmes”.
Si le président a pu pointer du doigt certaines dérives à l’extrême gauche, il a tenu à ne “pas faire une confusion générale avec l’ensemble d’autres formations politiques”. Une manière de ne pas jeter tous les opposants dans le même panier, tout en maintenant la pression sur les partis radicaux.
Un avertissement solennel face à la radicalisation du débat
Au final, la sortie d’Emmanuel Macron sonne comme un avertissement solennel face à la radicalisation et à la trivialisation du débat politique en cette période électorale. Dans un contexte international troublé, entre guerre en Ukraine et menaces sur la stabilité européenne, le président appelle les responsables politiques à la hauteur et à la dignité républicaines.
Reste à savoir si cet appel sera entendu alors que les partis extrêmes, portés par la colère sociale, semblent déterminés à en découdre dans les urnes et sur le terrain politique. Une certitude : ces législatives 2024 marqueront un tournant dans la recomposition du paysage politique français, entre ancrage des extrêmes et urgence démocratique.