Alors que les dirigeants européens se réunissent à Paris pour discuter de la contribution de l’Europe à la recherche d’une résolution du conflit en Ukraine, le président français Emmanuel Macron a clarifié la position de la France concernant un éventuel déploiement de troupes. Lors d’une série d’entretiens avec la presse régionale, il a affirmé sans équivoque que « la France ne s’apprête pas à envoyer des troupes au sol, belligérantes dans un conflit, sur le front ».
Un sommet européen crucial à Paris
Cette position intervient alors que Macron multiplie les initiatives diplomatiques pour forger une réponse européenne unie face à la guerre en Ukraine. Lundi, il a réuni à Paris une dizaine de dirigeants clés de l’UE et de l’OTAN. Mercredi, il organisera une nouvelle rencontre avec plusieurs États européens et non-européens, dans le but de s’être entretenu avec l’ensemble des Vingt-Sept d’ici la fin de la semaine. Ces discussions visent à élaborer des propositions concrètes pour une paix durable en Ukraine.
Des options explorées pour garantir la sécurité de l’Ukraine
Si la France exclut l’envoi de troupes combattantes, elle n’écarte pas pour autant d’autres formes de soutien. Parmi les solutions envisagées pour apporter des garanties de sécurité à Kiev dans le cadre d’un éventuel accord de paix avec Moscou, figure la possibilité d' »envoyer des experts voire des troupes en termes limités, hors de toute zone de conflit, pour conforter les Ukrainiens et signer une solidarité ». C’est ce à quoi réfléchissent actuellement Paris et Londres.
La préoccupation de tous, c’est qu’un simple cessez-le-feu en Ukraine ne résoudrait en rien le conflit mais c’est bien une paix pleine et entière avec des conditions de sécurité, des conditions de la stabilité sociale, économique et politique de l’Ukraine dans la durée qui seules permettront de le régler.
Emmanuel Macron
L’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN en question
Une autre option sur la table est l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN, une perspective à laquelle la Russie s’oppose fermement et que le président américain Donald Trump a déjà écartée avant même d’entamer des négociations. Néanmoins, Macron reconnaît que les Européens souhaitent obtenir le soutien de Washington pour les futures garanties de sécurité promises à Kiev, étant donné le statut de puissance nucléaire de la Russie.
Vers une opération de maintien de la paix de l’ONU ?
Le président français évoque également la possibilité de « décider dans le cadre des négociations d’avoir, sous mandat des Nations unies, une opération de maintien de paix, qui elle se tiendrait le long de la ligne de front ». Cette option permettrait de sécuriser la zone sans engager directement des troupes européennes dans le conflit.
Le rôle clé du dialogue avec Poutine
Malgré les tensions, Macron estime que le dialogue direct entre Donald Trump et Vladimir Poutine peut être « utile » pour faire pression sur le président russe. Il se dit lui-même prêt à s’entretenir avec son homologue russe « au moment où ce sera opportun dans le cycle des négociations à venir ». Une approche diplomatique qui vise à maintenir ouverts tous les canaux de communication pour favoriser une résolution pacifique du conflit.
Consultation des groupes parlementaires français
Sur le plan intérieur, Macron a annoncé qu’il réunirait prochainement les groupes parlementaires et les partis politiques français pour leur présenter l’état des lieux et les initiatives de la France dans ce dossier ukrainien. Cette rencontre se tiendra dans le « format Saint-Denis », du nom de la ville où avait déjà eu lieu un échange similaire visant à trouver des consensus dans un paysage politique fracturé.
Alors que la guerre en Ukraine entre dans une phase décisive, la France s’efforce donc de jouer un rôle moteur dans la recherche d’une paix durable, en mobilisant ses partenaires européens et en explorant toutes les options diplomatiques et sécuritaires. Une tâche ardue qui nécessitera des trésors de dialogue et de persuasion dans les semaines et les mois à venir.
