Alors que le gouvernement de Michel Barnier a été renversé la semaine dernière par une motion de censure, le président Emmanuel Macron multiplie les consultations en coulisses pour nommer un nouveau premier ministre et recomposer son équipe gouvernementale. Selon des sources proches de l’Élysée, le chef de l’État aurait discrètement reçu dimanche soir l’ancien président Nicolas Sarkozy pour échanger sur de potentielles nominations.
Un casting en préparation à l’Élysée
En pleine crise politique après la chute surprise du gouvernement Barnier, Emmanuel Macron s’active en coulisses pour trouver une nouvelle équipe capable de poursuivre son action. Le président a relancé un cycle de consultations auprès des différents partis politiques afin de sonder leurs intentions et dégager des pistes pour Matignon.
Mais un rendez-vous n’était pas inscrit à l’agenda officiel : selon nos informations, Nicolas Sarkozy a été reçu en toute discrétion dimanche soir au palais présidentiel. L’ancien chef de l’État, qui garde une influence certaine dans les milieux politiques, aurait été sollicité par Emmanuel Macron pour donner son avis sur de possibles choix ministériels.
Sarkozy pousse ses pions, Macron temporise
Lors de cet échange informel, Nicolas Sarkozy aurait soufflé plusieurs noms à Emmanuel Macron pour composer le prochain gouvernement. Parmi eux, l’actuel ministre de l’Intérieur démissionnaire Bruno Retailleau, pressenti pour conserver son poste place Beauvau. Mais aussi Sébastien Lecornu, un fidèle de Sarkozy, dont le nom circule avec insistance pour Matignon.
Emmanuel Macron semble cependant vouloir temporiser et élargir ses consultations avant d’arrêter ses choix. Le président a convié ce mardi après-midi à l’Élysée les partis de « l’arc républicain », excluant donc les mélenchonistes et les lepénistes. Officiellement pour discuter de la « méthode » du prochain gouvernement, officieusement pour tester différentes hypothèses ministérielles.
Emmanuel Macron cherche un casting capable de durer, quitte à bousculer certains équilibres.
Une source proche de l’Élysée
Un pacte de « non-censure » en débat
Au-delà des noms, le président veut aussi sonder les intentions des partis sur un éventuel « pacte de non-censure ». L’idée ? Obtenir l’engagement des oppositions, en particulier de la gauche et de la droite républicaines, de ne pas renverser le futur gouvernement en échange de contreparties politiques.
Un pari risqué alors que les mélenchonistes du Nouveau Front populaire et le Rassemblement national de Marine Le Pen, qui ont fait chuter Barnier, promettent de s’opposer à tout exécutif qui poursuivrait la même ligne. Emmanuel Macron, qui refuse de dissoudre, mise sur un changement de casting pour rebattre les cartes. Quitte à devoir composer avec une opposition de plus en plus frondeuse.
Les prochains jours s’annoncent décisifs pour le président, qui devra dévoiler rapidement son nouveau premier ministre et son gouvernement. Un casting qui conditionnera en grande partie la capacité d’Emmanuel Macron à reprendre la main sur son quinquennat après ce coup de théâtre politique.