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Macron et les patrons : une relation compliquée en sept ans

Les sept années de présidence Macron ont été marquées par une politique très favorable aux entreprises. Pourtant, la relation avec les patrons français est restée compliquée, entre soutien et reproches. Retour sur un septennat économique contrasté qui suscite aujourd'hui l'inquiétude du monde des affaires.

La présidence d’Emmanuel Macron aura été marquée par une politique économique résolument pro-entreprises. Pourtant, en sept ans, la relation entre le chef de l’État et le patronat français est restée compliquée, oscillant entre phases de lune de miel et périodes de tensions. Un bilan contrasté qui suscite aujourd’hui l’inquiétude des patrons dans un contexte politique incertain.

Une politique favorable aux entreprises sans précédent

Dès son arrivée au pouvoir en 2017, Emmanuel Macron met en œuvre des réformes réclamées de longue date par le monde économique :

  • Baisse de l’impôt sur les sociétés
  • Suppression de l’ISF
  • Flexibilisation du droit du travail
  • Réforme de la formation professionnelle

Le tout dans un calendrier rapide, avec comme point d’orgue les ordonnances travail de septembre 2017. Les patrons applaudissent, à l’image de Pierre Gattaz, alors président du Medef, qui salue « le retour de la confiance ».

Une relation qui se tend malgré tout

Mais rapidement, des nuages viennent assombrir la relation Macron-patronat :

  • Hausse de la fiscalité sur le diesel
  • Mise en place du prélèvement à la source
  • Réforme de l’assurance chômage jugée trop timide

La crise des Gilets jaunes fin 2018 marque un tournant. Emmanuel Macron est critiqué pour son manque d’écoute et son côté “Président des riches”. Le patronat prend ses distances, craignant d’être associé à une politique perçue comme trop libérale.

Un soutien sans faille pendant la crise Covid

La crise du coronavirus en 2020 rebat les cartes. Face au marasme économique, le gouvernement déploie des aides massives : fonds de solidarité, prêts garantis, chômage partiel… Les entreprises sont largement soutenues et saluent la réactivité de l’exécutif.

On a eu un État qui a joué son rôle et qui nous a aidés à passer le cap difficile du confinement.

Geoffroy Roux de Bézieux, président du Medef

La réconciliation semble actée. Emmanuel Macron reçoit régulièrement les organisations patronales à l’Élysée pour gérer la crise. Les tensions semblent apaisées.

Le choc de la dissolution

Mais le 21 avril 2023, c’est la douche froide. Après la perte de sa majorité absolue aux législatives de 2022, Emmanuel Macron décide de dissoudre l’Assemblée nationale. Un coup de tonnerre pour le patronat.

Les patrons redoutent l’instabilité politique et craignent l’arrivée au pouvoir de partis extrêmes, hostiles aux entreprises. Selon une enquête, 60% des ETI ont suspendu tout ou partie de leurs investissements. La mayonnaise présidentielle semble avoir du mal à reprendre.

Quel bilan pour le quinquennat Macron ?

Malgré les tensions, le bilan économique du quinquennat reste largement positif pour les entreprises. Emmanuel Macron aura mené une politique pro-business inédite, avec des baisses d’impôts massives et des réformes structurelles d’ampleur.

Mais son style parfois perçu comme vertical et son manque d’écoute des corps intermédiaires lui auront coûté le soutien d’une partie du patronat. Le septennat Macron aura été celui des réformes libérales, mais aussi celui d’une forme de défiance réciproque entre le pouvoir et les milieux économiques.

À l’aube d’une nouvelle ère politique, les patrons s’interrogent sur l’avenir de cette relation tumultueuse. Quelle politique économique pour la France des prochaines années ? Emmanuel Macron saura-t-il retisser des liens avec un patronat échaudé ? L’avenir le dira, mais une chose est sûre : les entreprises seront particulièrement attentives aux premiers pas du gouvernement issu des urnes.

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