Alors que les élections européennes se tiennent dans seulement trois jours, le président Emmanuel Macron a choisi de consacrer pas moins de trois journées entières aux commémorations des 80 ans du Débarquement de Normandie. Du 5 au 7 juin, il va ainsi enchaîner pas moins de huit cérémonies officielles, presque autant de discours, à un rythme effréné aux quatre coins de la Normandie. Une séquence mémorielle XXL qui n’a rien d’anodin en cette fin de campagne électorale.
Une « pérégrination symbolique » savamment orchestrée
C’est un véritable marathon commémoratif qu’a programmé l’Élysée pour ces trois jours. Emmanuel Macron va sillonner la Normandie de long en large, du Morbihan à la Manche en passant par le Calvados, pour saluer tour à tour la mémoire des résistants, des victimes civiles, des soldats alliés. Un hommage tous azimuts aux héros du Débarquement, mais aussi une démonstration de force présidentielle.
La date, c’est la date
– un conseiller de l’Élysée
Officiellement, l’agenda découle du calendrier mémoriel et la proximité avec les élections européennes n’est qu’une coïncidence. Mais difficile de ne pas y voir un calcul politique pour saturer l’espace médiatique à l’approche du scrutin. Car durant ces trois jours, Emmanuel Macron sera sur tous les fronts, sous tous les projecteurs.
Un président omniprésent en cette fin de campagne
Ce « D-Day» de communication présidentielle vient s’ajouter à une séquence déjà très dense pour Emmanuel Macron. Le chef de l’État multiplie en effet les déplacements et les prises de parole depuis plusieurs semaines, pour porter la campagne de son camp malgré son statut de président « au-dessus de la mêlée ».
- Meeting géant de la majorité présidentielle à Paris le 9 mai
- Déplacement de trois jours en Italie fin avril
- Interview au magazine Challenges le 1er juin
- Annonce d’une interview dans le JT de TF1 et France 2 le 7 juin
Autant d’interventions présidentielles qui laissent peu de place à ses adversaires dans un contexte de campagne. Plusieurs voix, notamment dans l’opposition, dénoncent une forme de confiscation du débat démocratique. Emmanuel Macron réussira-t-il, via ce rendez-vous mémoriel incontournable, à créer une dynamique favorable pour son camp dans la dernière ligne droite ? Réponse dimanche dans les urnes.