Qui l’eût cru ? En plein marasme politique, Emmanuel Macron vient de dégainer l’arme ultime : la dissolution de l’Assemblée nationale. Une décision qui plonge la France dans l’inconnu à trois ans de la fin de son mandat. Les législatives anticipées des 30 juin et 7 juillet s’annoncent comme un référendum pour ou contre le président. Mais ce pari est-il vraiment calculé ?
Un constat d’échec cuisant
Après la claque des européennes, où la majorité présidentielle a été laminée par le Rassemblement national, difficile pour Emmanuel Macron de faire comme si de rien n’était. En proclamant vouloir “écrire l’histoire plutôt que la subir”, le chef de l’État tente un baroud d’honneur. Mais le constat est implacable :
- La défiance des Français n’a jamais été aussi forte
- Les promesses de réponse aux “préoccupations” sonnent creux
- La politique du “en même temps” apparaît de plus en plus illisible
Les Français ne sont pas dupes, ils n’écoutent plus.
Yves Thréard, éditorialiste
Le spectre d’une Assemblée ingouvernable
En convoquant des législatives en urgence, Emmanuel Macron mise sur un sursaut des électeurs “raisonnables” face à la menace RN. Mais c’est une arme à double tranchant. Si les extrêmes l’emportent, le pays pourrait se retrouver avec :
- Une cohabitation explosive entre un président et un Premier ministre hostiles
- Des blocages à répétition sur tous les projets de loi
- Un risque de paralysie générale des institutions
Macron, fossoyeur de son propre camp ?
Ironie du sort, en jouant son va-tout, le président pourrait précipiter la chute de son camp. Déjà minée par les départs et les frondeurs, la majorité risque l’implosion. Beaucoup redoutent de perdre leur siège. Certains n’hésitent plus à prendre leurs distances, à l’image d’Édouard Philippe. La dissolution surprise a semé le trouble jusque chez les plus fidèles.
La démonstration d’un pouvoir aux abois
Plus qu’un électrochoc, cette dissolution apparaît comme l’aveu d’un échec. Celui d’un président contraint de bruler ses vaisseaux pour tenter de reprendre la main. Mais à ce stade, Emmanuel Macron convainc-t-il encore ? Rien n’est moins sûr. En jouant son destin sur un coup de poker, il prend le risque d’un désaveu cinglant.
Macron est devenu le meilleur agent du Rassemblement national, juge un ministre.
À trois ans de la fin de son mandat, ce pari pourrait être le dernier. En cas de défaite, la suite du quinquennat s’annonce des plus compliquées. Sans majorité, Macron serait condamné à une forme de “cohabitation sauvage” avec une Assemblée hostile. L’impuissance programmée. Autant dire un enfer pour un président jupitérien.
Cette dissolution surprise est donc une forme de quitte ou double. Un référendum pour ou contre Macron, pour ou contre “le système”. Avec le risque d’un vote de rejet massif qui ouvrirait une crise politique majeure. Les prochaines semaines s’annoncent donc électriques. Et lourdes de conséquences pour l’avenir du pays.
Plus qu’un électrochoc, cette dissolution apparaît comme l’aveu d’un échec. Celui d’un président contraint de bruler ses vaisseaux pour tenter de reprendre la main. Mais à ce stade, Emmanuel Macron convainc-t-il encore ? Rien n’est moins sûr. En jouant son destin sur un coup de poker, il prend le risque d’un désaveu cinglant.
Macron est devenu le meilleur agent du Rassemblement national, juge un ministre.
À trois ans de la fin de son mandat, ce pari pourrait être le dernier. En cas de défaite, la suite du quinquennat s’annonce des plus compliquées. Sans majorité, Macron serait condamné à une forme de “cohabitation sauvage” avec une Assemblée hostile. L’impuissance programmée. Autant dire un enfer pour un président jupitérien.
Cette dissolution surprise est donc une forme de quitte ou double. Un référendum pour ou contre Macron, pour ou contre “le système”. Avec le risque d’un vote de rejet massif qui ouvrirait une crise politique majeure. Les prochaines semaines s’annoncent donc électriques. Et lourdes de conséquences pour l’avenir du pays.